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Quelques Témoignages de bébés et jumeaux prématurés au lait maternel- nota: la galerie Témoignages en contient bien d'autres;

La petite fille d'Aline nait prématurément. Placée sous sonde gastrique, elle reçoit le lait de sa maman...

 

Je vous explique mon cas:


Début de grossesse normal jusqu'au début du 4° mois où lors des analyses on se rend compte que je fais du diabète gestationnel,d'où un traitement à l'insuline et le risque d'avoir un gros bébé.
A l'échographie du 5° mois au contraire le bébé est petit et mes artères
utérines ne se sont pas placentées d'ou risque d'hypotrophie foetale et
obligée de rester couchée sur le côté gauche tout le reste de la grossesse.
Les échographies suivantes montrent que le cordon n'alimente pas bien le bébé et qu'il est vraiment petit.

Echographie du 7° mois: plus de liquide amniotique et pas d'amélioration d'alimentations du bébé. On envisage de provoquer l'accouchement quelques jours plus tard et je suis hospitalisée le lendemain. Mise sous monitoring on voit que les battements du coeurs du bébé ne sont pas réguliers et que je fais de l'hypertension, impossible de provoquer l'accouchement - césarienne en urgence sous anesthésie générale.

A mon réveil le bébé est en réanimation une petite puce de 1.5 kg et 40 cm pleine de cheveux.

Au niveau des poumons et du coeur tout va bien (elle avait le cordon autour du cou).


On la gave à l'aide d'une sonde gastrique et on me conseille de tirer mon lait ce que j'ai fait pendant 1 mois et la puce grossissait rapidement et était en pleine forme chaque jour elle évoluait passant à 1 puis 2 puis tout au biberon mais toujours avec mon lait . Au bout de 15 jours en couveuse en réanimation, elle est passé en néonatologie où elle a passé 1 semaine en couveuse et 1 semaine en berceau toujours avec mon lait et petit à petit du biberon au sein.

Bien entourée par l'équipe médicale j'ai bien vécu cette période et au bout d'un mois en tout, elle est sortie en ayant pris 1 kg alors que la plupart des autres bébés qui étaient avec elle et qui n'étaient pas allaités par leur mère n'en ont pris que 600 g maximum. De retour à la maison je l'ai allaitée encore 15 jours mais j'ai dû arrêter à cause du diabète que j'ai d'ailleurs maintenant à vie.

Aujourd'hui elle a 17 mois 10 kg taille normale pour un enfant de son âge, elle marche, parle un petit peu et est en pleine forme et magnifique.

La tireuse de lait est peut être une machine qui paraît barbare mais elle a permis à ma fille d'être en pleine forme aujourd'hui."


"Le gavage consiste à injecter directement dans l'estomac du nourisson, la nourriture dont il a besoin, cela se fait sur les prématurés qui n'ont pas encore ni la force de téter ni le réflexe de déglutition.
Une sonde gastrique passant par le nez de l'enfant jusqu'à son estomac lui envoie la nouriture, lait maternel ou maternisé en toute petite dose et selon ses besoins, petit à petit on apprend au bébé à téter et la sonde disparait au fil des jours.

Et voilà.
Je reste à votre disposition pour tout autre renseignement"

Aline

De : A.Gerard

Témoignage d'Aline avec sa très aimable autorisation.


Le lait maternel d'Aline a forcément agi sur la croissance de son bébé, bien plus qu'un lait industriel ne l'aurait fait. Je crois sincèrement que la croissance à l'hôpital, et la croissance actuelle de cette petite fille, sont en rapport avec la richesse du lait maternel.

Il faut savoir qu'un bébé né prématurément, peut, dès 30 semaines, boire du lait tiré par sa maman, à la tasse. Et pour se rassurer encore: on peut allaiter même en étant diabétique;


 

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Les jumeaux de Marie-Luce naissent prématurément et sont placés en néonatalogie; leur maman parvient à se procurer un tire-lait, et à les alimenter avant les mises au sein...

Mathis et Thibault sont nés le 23 septembre dernier. L'accouchement s'est relativement bien passé, mais les bébés étant de faibles poids (2,3 kg et 2,5 kg), ils ont tout de suite été transportés au service de néonatologie de la maternité (en plus Thibault avait le cordon autour du cou ...). Je n'ai donc pas pu les allaiter avant le lendemain. Ils y sont resté 12 jours alors que moi j'étais dans le service maternité, 3 étages plus haut ( je ne les ait donc jamais eu dans ma chambre pendant cette période)


Grâce à vos conseils et à ma volonté qui en était résultée, j'ai commencé à les allaiter dès le lendemain de leur naissance. C'est vrai qu'il faut être motivée parce que le personnel ne propose pas spontanément l'allaitement maternel pour des jumeaux, et d'autant plus hospitalisés dans le service de néonatologie.


Quand nous avons dit que je voulais les allaiter tous les deux
(et non pas en mixte), on m'a pris un peu pour une extraterrestre ! Mais le personnel étant quand même très bien, et au vu de ma motivation m'a aidé.


j'ai réussi à obtenir un tire_lait dans ce service (j'en avais un dans le
service maternité ... mais « attention » ce n'était pas le même service donc il y avait tout un circuit à respecter et pas question de descendre
directement du lait tiré dans ma chambre...) : les 3 premiers jours,
Thibault, éprouvé par sa venue au monde (cordon autour du cou, « manoeuvres d'expulsion » et ventouse) n'arrivait pas à téter directement au sein, et donc je passait par l'intermédiaire du tire-lait.

De même, la nuit (en effet je ne les avait pas dans ma chambre puisque), je tirais mon lait qui leur était donné la nuit suivante . Mon lait tiré leur était donné au biberon et je n'ai constaté aucun problème pour les mettre au sein : ils avaient même tendance à se « jeter» sur mon sein pour boire (une fois qu'eux et moi maîtrisions bien la chose ! car les 3 premiers jours il fallait presque les forcer). Dans la journée, je m'installais dans le service néonatalité et allaitais mes deux bébés. Il y avait d'autres jumeaux dans ce service néonatalité mais aucun n'était allaité.

Une fois rentrée à la maison, j'ai pu les allaiter de jour comme de nuit .
Je les ai allaité 3 mois avec bonheur.


J'ai suivi vos conseils : chacun un sein par jour etc. .. Cependant ,je n'ai
jamais réussi à les allaiter correctement allongée je n'arrivais pas à me
être détendue et encore moins à me reposer ; en conséquence j'allaitais
assise la nuit), essentiellement parce que Mathis avait besoin de faire des rots très régulièrement et que cela demandait à ce que je me relève .... ou alors, malgré de nombreux essais, c'est que je me suis mal débrouillée !


Je n'ai eu que 2 fois des problèmes d'engorgement et donc tout s'est
vraiment bien passé. J'ai partagé des moments uniques avec chacun de mes bébés et ils ont pu grandir et prendre du poids. A 2 mois et demi ils
pesaient 4,8 et 5,5 kg (plus que certains bébés qui pesaient 3,3 kg à leur naissance! ) et n'ont jamais été malades !

Marie-Luce


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Les jumeaux de Sheila naissent prématurément .."je ne pouvais pas imaginer que mes filles n'aient pas les mêmes avantages..Je savais que c'était possible."

bonjour !
Je suis maman de 4 enfants 2 garçons (10 et 8 ans) , 2 filles jumelles 13 mois que je viens juste de sevrer.J'aime beaucoup votre site sur l'allaitement.c'est important de dire aux autres que c'est possible d'allaiter 2 bébés ou plus car beaucoup de gens ont du mal à le croire même dans le milieu hospitalier.


Ayant déja allaité mes garçons je ne pouvais pas imaginer que mes filles n'aient pas les mêmes avantages.Je savais que c'était possible, ma grande-mère l'a bien fait, et j'avais vu des mamans allaitant des jumeaux en ville chez moi en Angleterre.


J'ai bien préparé mon allaitement, j'ai rencontré d'autres mamans à La leche League et je me suis renseigné sur les positions et l'allaitement des prématurés.

J'ai accouché à 7mois et demi de grossesse à cause d'une grippe. Je n'ai pas pu avoir une césarienne sous péridural comme prévu car c'est contre-indiqué avec la fièvre.


Sophie et Raphâelle ont passé une semaine en néo-nat nourries d'abord par sonde et puis après quelques jours avec un biberon.J'étais anxieuse qu'elles allaient refuser le sein.Les filles pesaient 2,500kg chaque une et j'étais sûre qu'elles ne seraient pas trop fatigués pou téter.


Il a fallu faire preuve de beaucoup de patience et de diplomatie pour négocier la mise au sein.Six jours apès l'accouchement j'ai eu les bébés dans ma chambre pour la première fois, avec la consigne d'une péricultrice de tirer du lait et de ne pas les mettre au sein!. Je n'ai pas supporté cette remarque et avec l'aide de mon époux je les ai mises au sein.J'étais décue car elles ne tétaient pas.

Sophie a léché le mammelon - c'était un début . Avec beaucoup de patience et en prenant chaque jour par jour elles ont appris à téter.Il fallait les peser après chaque téter et complèter avec du lait tirer auparavant.

Les sages-femmes et péricultrices dans la service maternité me soutenaient.Elles étaient plus cool que leurs collègues en néo-natologie Je ne me suis jamais posé de question sur la quantité du lait bu et j'ai toujours allaité à la demande .J'étais stressée d'être obligée de tirer une certaine quantité de lait toutes les 3 heures, surtout entre les deux visites du kiné, et les soins post-opératoires etc.Tous les jours on augmentait la quantité et j'avais peur de ne pas y arriver.


Donc j'ai tiré plus de lait le matin au reveil pour être sûre d'en avoir assez.Finalement j'ai suivi mes instincts et je les allaité à la demande dans ma chambre.


Si j'envoie ce courrier aujourd'hui c'est bien pour témoigner.Le début de mon allaitement ne s'est déroulé pas comme prévu mais rien n'est irrémédiable! Une fois à la maison tout est rentré dans l'ordre! J'ai des souvenirs très positive de mon allaitement.

Je n'oublierai jamais les fous rires lors des premières tentatives de mettre toutes les deux au sein en même temps ni leur première pique-nique à l'extérieur.


C'est très chouette d'avoir créer ce site.Trouvez ci- joint des photos pour votre galerie!.
Avec amitié,
Sheila

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Je vous donne rendez-vous pour un nouveau témoignage, et commentaires en fin de texte:

"Depuis le temps que Françoise COUDRAY nous avait demandé de raconter l'allaitement de notre enfant né prématurément, voici enfin ce texte, certes un peu long. Si seulement notre modeste témoignage pouvait aider et encourager, ne serait-ce qu'une seule maman !"

NOTRE TEMOIGNAGE : ALLAITER UN ENFANT PREMATURE

Pendant ma grossesse, j'avais beaucoup lu sur l'allaitement, et j'étais très très motivée pour allaiter notre enfant, mon mari également, vu les risques d'allergies très importants dans nos deux familles. J'avais notamment lu un livre écrit par Marie Thirion. Nous ne pensions pas qu'allaiter aujourd'hui en France était un tel parcours du combattant.

Notre enfant est né prématurément, à 7 mois de grossesse exactement. Il pesait 1760g.
Je n'ai eu ni césarienne ni péridurale (pas eu le temps, et heureusement !). Il a été posé quelques secondes sur mon ventre, le temps que la sage-femme se dépêche de couper le cordon ombilical. Puis il a été embarqué pour être pesé, perfusé, et mis sous couveuse au service de réanimation néonatale, situé dans un bâtiment éloigné du mien. Je ne l'ai vu que 8 heures après.
Pas question de le prendre dans nos bras. Donc pas question de pouvoir le mettre au sein.

Ce n'est que le lendemain (un dimanche, bien sûr) qu'à notre demande, non pas une sage-femme, mais un agent de service s'est débrouillé pour me dénicher un tire-lait manuel et un bac pour la stérilisation du kit. Me voilà, sans explications, avec ce tire-lait, et juste quelques gouttes de lait qui coulaient péniblement.
De toute façon, pas question de donner ce lait à notre enfant, car il fallait déjà que l'on me fasse une prise de sang, et que les résultats soient bons, et que le lait transite par le Lactarium, ce qui a demandé presque une semaine.
Enfin mon lait a pu lui être donné par sonde de gavage gastrique.
Comme tout allait bien, il a ensuite pu rejoindre le service Kangourou, et j'ai pu rester quelque temps à la maternité avec lui.

Les quantités de lait qui lui étaient données étaient déterminées de façon théorique par rapport à son poids. Les expressions du style " Dépêchez-vous de tirer du lait, ça va être l'heure de gaver votre fils. " n'étaient pas vraiment idéales pour stimuler la lactation. On nous menaçait de lui donner du lait artificiel si je n'en avais pas assez. On nous vantait les qualités indiscutables du lait " préma ". On jetait mon lait dès qu'il avait été tiré depuis 6 heures, car il y a une Loi (?) en France qui dit qu'il risque alors d'être contaminé, donc pas moyen de faire des réserves pour le soir où j'en avais moins. On me répétait que de toute façon, je n'avais pas assez de lait, et que je n'en aurai jamais assez. J'ai même fait revenir ma mère (600 km) car j'avais lu quelque part que le lait pouvait revenir aux grands-mères qui avaient allaité leurs propres enfants ! Aucune intimité possible pour tirer mon lait, car le personnel " défile " sans arrêt dans la chambre (pour les repas, pour le ménage, etc.), en entrant sans frapper et en faisant des commentaires sur la quantité de lait tirée. J'allais oublier les psychologues qui se sont succédées pour voir ce qui n'allait pas (!).

Puis, le pédiatre a décidé d'essayer le biberon (de lait maternel). Contraire à tout ce que j'avais pu lire pendant ma grossesse. Les essais à la cuillère ou à la tasse nous ont été refusés, car jugés trop dangereux. Quand j'ai demandé au pédiatre si notre enfant allait pouvoir téter au sein après avoir été habitué à la succion au biberon, il m'a répondu : " Madame, nous n'avons pas de certificat de garantie ! ". Nous n'avions donc pas le choix.

De rares essais de mise au sein m'ont été proposés. Il avait sa sonde gastrique dans la bouche qui le gênait. Il était gavé donc n'avait pas spécialement faim. Mais je me souviens qu'il avait pourtant tété. Bien sûr, lorsqu'il avait été pesé avant et après une tétée, la quantité prise au sein avait été jugée bien trop insuffisante. Normal, puisque le sein épuise tellement un prématuré, nous a-t-on expliqué. Donc, pas question de le fatiguer inutilement.


C'était donc parti pour les biberons de lait maternel. Et il devait prendre la quantité théorique calculée. Et il devait prendre du poids. Et il fallait qu'il prenne tous ses biberons à 100% pour pouvoir quitter l'hôpital. Nous avons essayé tous les modèles de tétines possibles et imaginables, en agrandissant les trous de tétines, puis mis de l'épaississant quand ça coulait trop vite, etc.

Bref. Cinq semaines après sa naissance, il buvait à 100% au biberon, et nous rentrions enfin tous les trois chez nous !
La course contre la montre a continué. Entre la stérilisation de mon kit de tire-lait, les demi-heures où j'étais immobilisée avec mon tire-lait vétuste et bruyant toutes les 3 heures, les couches à changer, les biberons à donner avec patience toutes les 3 heures, puis les rots ou les renvois, quelques lessives ou un brin de ménage de temps en temps, sans oublier de préparer à manger et de manger quand j'y pensais, tant et si bien que je dormais entre 2 et 5 heures par 24 heures, par tranches de 30mn à 1h. Je vous laisse imaginer.

J'ai souvent essayé de le mettre au sein. Très très rarement (1 à 2 fois par semaine), il lui arrivait de téter, et je remettais alors le biberon au réfrigérateur, pleine d'espoir. Mais la plupart du temps, il hurlait, se cambrait, se rejetait en arrière. J'avais le sentiment de ne pas être une maman normale. Je ne comprenais pas pourquoi il refusait le sein. Je n'ai pas osé appelé les associations pour l'allaitement maternel, car j'avais trop peur à l'époque que l'on me confirme que téter au sein lui serait à jamais impossible après avoir appris à téter au biberon.
Alors je tenais, avec bien sûr des hauts et des bas, voire même des très très bas. Heureusement que j'avais le soutien de mon mari. Je tenais encore une semaine, puis encore une semaine, etc., mais sans voir le bout du tunnel.

Il a dû subir une intervention chirurgicale. Je me souviens que juste après l'anesthésie, au réveil, alors qu'il était à jeun depuis de longues heures, il avait tété vigoureusement. Mais là encore, la balance avait donné son verdict : pas assez.

Je vous passe une autre hospitalisation de quelques jours parce qu'il était très fatigué et anormalement amorphe. Nous avions alors été accusés de maltraiter (oui !) notre enfant, parce que nous voulions le forcer à boire au sein alors qu'il était petit et que c'est tellement dur de téter au sein que c'est pour ça qu'il était si fatigué, et qu'il avalait de l'air et que c'est pour ça qu'il était ballonné, etc. Il m'a bien sûr été interdit d'essayer de le mettre au sein. En fait, nous avons compris quelques jours après, qu'il couvait tout simplement une conjonctivite.

Et puis un beau jour.
Un beau jour, alors qu'il avait 3 mois et demi,
sans savoir pourquoi, sans savoir comment,
il s'est mis tout d'un coup à téter du sein
droit à 100%,
puis du sein gauche (plus gros) à 100% la semaine suivante.
Adieu le vieux tire-lait !
Je me souviens encore de notre première sortie dehors à pied tous les 3 ! Le bonheur, quoi !

Je l'ai allaité à 100% jusqu'à plus de 7 mois.
Il n'a plus jamais fait de renvois de lait, comme il en faisait après chaque biberon.
Il a aujourd'hui presque 13 mois, il pèse environ 9 kg.
J'ai repris le travail, et je l'allaite toujours, bien sûr !
Et comme j'étais habituée au tire-lait, je continue à tirer un peu de lait (avec un tire-lait plus moderne), de quoi lui préparer son dessert préféré : la semoule au lait de maman !
Allaiter : c'est un tel moment de bonheur !

M-P. (Lu et approuvé par mon mari S. !) Le 30 avril 1999.

Je tiens à remercier, tout d'abord, M-P. et S. de leur témoignage.


A propos de ces témoignages:

Le lait maternel est parfois le seul lien entre la mère et son enfant/ses enfants né(s) prématurément;

la séparation mère/enfant, parfois inévitable, est mal vécue et les équipes médicales se doivent absolument:

  • de favoriser l'allaitement maternel pour autant qu'il soit désiré par la famille, et
  • le proposer à la mère, pour autant qu'elle n'ait pas d'opinion sur l'allaitement maternel pour qu'elle puisse se faire une opinion justement; j'ai connu de nombreuses femmes qui n'avaient aucune envie d'allaiter et je respecterai toujours ce choix, cependant dans le cas d'enfants nés prématurément ces mères envisageaient et démarraient l'allaitement pour le propre bien de la santé de leurs enfants, et là je dis "respect!". Ce lien, et les nutriments irremplaçables et inimitables du lait maternel devraient être expliqués à la mère; ce sera ensuite à la mère de choisir si elle souhaite exprimer son lait ou non, et ce choix lui appartient à elle seule et ne sera jamais jugé. Mais cette alternative devrait lui être proposée systématiquement.

Un matériel adéquat et un soutien:

Les équipes médicales sont submergées, certes, et le seront d'autant plus que des maternités continueront de fermer (et donc de submerger les grandes unités restantes).

Proposer, trouver, un tire-lait récent, et non une vieille "trayeuse" bruyante et douloureuse, devrait être un minimum; faut-il envisager que des fabricants en donnent aux maternités, pour limiter les coûts de l'établissement?

Un soutien est évident, le personnel doit à la limite, rester correct et s'il n'est pas disposé à soutenir la maman qui veut allaiter son petit, il devrait à tout le moins se retenir de réflexions désobligeantes, et démoralisantes.

Concernant les quantités, malheureusement, il n'existe pas de "courbe" de quantité de lait maternel, on sait cependant que le lait maternel est [extrêmement] riche, qu'il suffit [sans être enrichi dans de nombreux pays qui ne disposent pas de nos pharmacopées ou formules d'enrichissement et surtout que le lait maternel est bien meilleur que le lait infantile fut-il un lait spécial prématuré];

Concernant la "durée de vie du lait", quelle loi humaine impose de jeter le lait maternel quand il a 6 heures d'existence.. quand on sait qu'il se conserve 5 jours entiers au réfrigérateur. Le lait d'une mère séparée de son/ses bébé(s) n'a pas de raison d'être plus "sale" ni plus "microbien".La loi française autorise du lait pompé dans les 4 h à être donné aux enfants hospitalisés, directement.... la loi française stipule que le lait maternel réfrigéré doit être donné dans les 48h qui suivent son extraction et que au-delà ce lait doit passer en lactarium pour être pasteurisé; (AFFSA 2005)

[Bien sûr en milieu hospitalier, on comprend les réglementations, mais la circulaire stipule 12 heures - et non 6; ne peut-on envisager une rallonge à 24h après étude médicale?]

Ne généralisons néanmoins pas, il existe des unités où le personnel prend le temps de s'investir.

J'espère pouvoir obtenir d'un pédiatre la présentation de son service, où les bébés au lait maternel ne reçoivent aucun complément, où les mères qui souhaitent allaiter sont informées et soutenus.

De toutes les façons, que le personnel s'investisse ou non, le papa voit son rôle de soutien éclater au grand jour; si le papa n'a pas le rôle de "forceur" auprès des équipes médicales, il soutiendra de toutes façons sa femme, jouera l'intermédiaire entre sites Internet allaitement et associations (n'hésitez jamais à les contacter, même si vous avez peur de..... L'allaitement maternel a cela de magnifique que quasiment rien n'est impossible).

 

Un dernier point à mentionner est le manque de vigueur de succion de l'enfant prématuré, ou de faible poids.

L'enfant il est vrai, est parfois trop fatigué pour téter. Mais déjà, il faut quand même proposer le sein, car tant que l'enfant reste séparé du sein maternel, les parents ne peuvent pas évaluer les progrès. la mère, torse nu par exemple, câline Bébé, l'approche du sein, sans plus, et le laisse faire; chatouiller la lèvre avec le mamelon, pour provoquer une réaction....

L'alternative du biberon pose problème: l'enfant y prend goût au sens sensitif du terme, mais aussi pour sa facilité à y boire. Téter un sein est différent, demande un travail des mâchoires différent, et une position de la langue différente. Faire boire un bébé né prématurément à la tasse n'est pas dangereux, des bébés nés à 30 semaines sont nourris à la tasse, entre autres à Exeter-pour en savoir plus....

Sinon, il existe une méthode, qui est de donner le sein, en faisant boire le lait maternel contenu dans un "biberon" par un tout petit tuyau. En voici deux illustrations:

Produit Medela (avec leur aimable autorisation).

le DAL ou SNS Medela pour nourrir même le sein vide

le DAL ou SNS Medela pour nourrir même le sein vide

Je n'ai pas encore demandé l'autorisation de repiquer une photo d'un livre très connu, en voici les coordonnées:

Naître, photographies Lennart Nilsson, Préface du Professeur Emile Papiernik, Texte du Professeur Lars Hamberger-chez Hachette-

la photo dans l'édition de décembre 1994, est à la page 180, vous y verrez une femme donnant le sein à son enfant prématuré ; mais: elle tient une seringue remplie de lait, d'où part un mince tuyau qui est scotché au sein; l'enfant peut donc prendre le sein, et le stimuler, mais n'a pas besoin de toute la vigueur dont il aurait besoin pour vraiment téter, puisque le lait sort du tuyau.

Donner ainsi le sein permet d'entretenir ainsi le réflexe de succion pour l'enfant, important pour quand il tètera vraiment de lui-même, et important pour améliorer la sécrétion lactée.

Soft-cup Medela pour nourrir un prématuré (ou même lors de la reprise du travail)

Soft-cup Medela pour nourrir un prématuré (ou même lors de la reprise du travail)

Le matériel Medela: informations techniques et commerciales auprès de l'association qui peut vous aider à vous les procurer; le fleurissement des boutiques en ligne a fait que l'entente commerciale : "des réductions pour mes adhérentes" est devenu inutile, sauf pour le gros matériel, notamment les tire-lait restent compétitifs a priori. Mais adhère-t-on uniquement pour du matériel?