"Produit" naturel, le meilleur qui soit
adapté à l'être humain, puisque
prévu par la Nature elle-même, sa composition
dépend directement de l'hypophyse, qui répond
à la stricte demande du bébé
qui tète le sein.
Cette magie fait qu'un bébé affamé
aura au cours de sa tétée les graisses,
sucres, protéines, vitamines (...) qu'il a
lui-même commandées par sa façon
de téter.
Cette magie fait que parfois le bébé
va au sein parce qu'il a faim, et il obtient
un lait riche, dont il a besoin; mais cette magie
fait aussi que le bébé tète
aussi pour se faire câliner, pour se rassurer,
aura au cours de sa tétée-câlin
un lait très aqueux, "pauvre".
Cela devrait sous-entendre qu'on ne peut dire
d'une mère que son lait n'est pas riche, en
analysant un seul jet de lait; il faudrait recueillir
le lait de deux journées pour faire une évaluation
correcte, et voir conséquemment, ce qui ne
va pas dans ses mises au sein et/ou son alimentation,
avant de procéder à de nouvelles évaluations.
Le "problème",
à l'heure actuelle, c'est que notre société
veut tout quantifier: poids, volumes.... or
le lait maternel ne se pèse pas, ne se
quantifie pas et c'est ce qui gêne, ou
entrave la médecine tout autant que la
famille; |
"Mais il est toujours au sein? il a tout le
temps faim?
Effectivement, le nourrissage par le sein est chose
oubliée, et la vision d'un enfant qui est
au sein entraîne l'idée unique d'un enfant
qui a faim, donc d'une tétée alimentaire.
Après plus de cinquante années où
les mères ont dû minuter leurs mises
au sein, toutes les quatre heures, le monde actuel
ne comprend pas que pour la lactation comme pour l'enfant,
le mieux est de proposer le sein à la demande
-en cas de jumeaux, on peut aider à fixer des
horaires progressivement, je le propose moi-même.
L'enfant qui réclame beaucoup à l'heure
actuelle, est considéré comme un enfant
qui a faim, et s'il réclame beaucoup, souvent,
c'est qu'il ne mange pas assez, donc que la mère
n'a pas assez de lait. On écarte le bien-être
à téter sa mère contre odeur,
chaleur, rythme cardiaque maternel si rassurant, rappelant
ces neufs mois passés in-utero!
Le lait des seins est invisible
Et il est vrai qu'on ne peut "vérifier"
la qualité ou la quantité du lait maternel
ingéré. Si un enfant ne va pas très
bien, cela retire parfois des éléments
de la "check-list" qu'un praticien peut
avoir dans son examen clinique (en allaitement maternel
on pourrait se fier à d'autres indicateurs
(plus loin).
Et ce qui gêne ou entrave la médecine
tout autant que la famille a pour conséquence
d'entraver la lactation, le plus souvent du moins;
Explications:
Dès lors qu'on connaît mal les différents
indicateurs d'une bonne prise de lait (qualité,
quantité), dès lors que l'on croit
(à tort) que l'enfant qui veut téter
est un enfant qui a faim, ou que l'enfant qui tète
souvent ne prend pas assez de lait, parfois aussi
lorsqu'il y a régurgitations, gaz, coliques,
on entre très souvent en phase d'appel à
des substituts deu lait maternel (par exemple don
de complément). Et donc en induction
de sevrage.
Il est vrai que le complément est parfois
violemment rejeté par les bénévoles
de l'allaitement maternel, et il me semble nécessaire
de faire l'apologie de chacun;
Il faut quand même savoir que le complément
de lait industriel est un produit qui va diluer
les agents anti-infectieux du lait maternel; il
va abîmer les parois digestives du Bébé;
la digestion du lait artificiel est différente
de celle du lait maternel;
le lait industriel est plus riche en sucres ajoutés
que le lait maternel;
l'enfant qui reçoit un complément
après la tétée va se trouver
encore en partie repu par le lait artificiel au
moment où il sera à nouveau au sein
; que la mère lui propose le sein, il
prendra une petite tétée alimentaire
(et assurément un gros câlin) mais
il est sûr que l'enfant réclamera de
faim peu après cette tétée-là;
dès lors, on pensera non seulement qu'il
a faim, mais surtout on pensera que la mère
n'a pas assez de lait; cette pensée erronée
"moins de lait" va entraîner l'augmentation
du complément; l'enfant encore plus repu
par le lait artificiel ira encore moins au sein,
stimulera encore moins la glande mammaire; la sécrétion
lactée commencera de diminuer, et c'est le
sevrage assuré.
Une conséquence parallèle est
que le sein a une mémoire; et sécrète
également en fonction de la dernière
quantité sécrétée; n'ayant
pas été assez tété,
il peut produire moins la fois suivante;
Il y a donc deux phénomènes en matière
de sécrétion lactée;
J'ai noté une chose étonnante:
il y a des enfants qui passent une heure au
sein, sans pour autant qu'il y ait du lait. En fait,
ils tètent mais sans stimuler; car ils savent
qu'en s'agitant un peu, ils auront leur complément
(cela dépasse même le terme de complément);
âgés de quelques jours ils ont ce comportement.
La mère n'a certes pas de lait, puisque les
enfants tètent mais ne stimulent pas. Je
l'ai moi-même vécu lors de ma relactation
(j'ai interrompu l'allaitement, au bout d'une semaine,
j'ai voulu reprendre l'allaitement, j'avais zéro
gouttes dans les seins, et j'ai retrouvé
une production à 200% puisque jumeaux).
En fait il suffira que
la mère donne le sein à la demande,
soit aidée pour mieux conduire son
allaitement le cas échéant,
ET supprime + ou - vite le lait artificiel,
pour rétablir l'ordre naturel des choses;
|
J'écarte ici la façon de donner le
substitut du lait maternel: il est toujours mentionné
de donner un biberon, et trop peu souvent expliqué
l'intérêt d'utiliser la tasse le compte-goutte....
pour ne pas entraver l'allaitement au sein.
La mère ne doit pas être exclue de
ce cycle infernal;
ses capacités ont été mises
en doute, peut-être se sent-elle culpabilisée,
si, dans l'unique souhait de prévenir des
risques d'une malnutrition, on lui a dit que ses
enfants risquaient déshydratations, convulsions
etc.
Puisqu'il existe des moyens de vérifier
que la mère sécrète assez (ou
non) le lait pour ses enfants, puisqu'il existe
des moyens préférentiels de donner
un complément, attachons-nous à la
rassurer: elle peut bien allaiter, pour autant que
son allaitement soit bien conduit en fonction de
la situation. Et aidons-la à bien conduire
son allaitement, après avoir vérifié
les différents points qui peuvent être
la cause de l'insuffisance lactée.
Une autre conséquence du complément,
c'est qu'il est donné au biberon,
et là encore, c'est l'objet de discorde
entre bénévoles pour l'allaitement
maternel et praticiens; le dispositif biberon entrave
l'allaitement au sein, de sprémas, des femmes
qui allaitent en reprenant le travail, des femmes
qui font "du mixte", des femmes qui complètent.
Pour en savoir plus.....
Quelques actions qui peuvent induire en erreur:
Il faut savoir que peser l'enfant avant et après
la tétée n'est pas révélateur
de la bonne prise de lait; effectivement, une
tétée n'est pas montre des autres
tétées du jour et de la nuit; certaines
tétées sont de la faim, ou de la soif,
OU du câlin et seule la mère et le
praticien confiants s'attacheront.. à ne
pas s'attacher aux types de tétées;
de plus, si je me rappelle mes lectures d'un vieil
ouvrage du Docteur Aldo Naouri, un enfant peut s'équilibrer
sur quinze jours...
Il est difficile de déterminer le poids
d'une tétée dont on ne sait si elle
est alimentaire ou relationnelle;
J'ai déjà vu un enfant pressé
prendre 120g en 7 minutes de tétée;
tout comme un enfant qui ne souhaite que du câlin
peut recevoir 50g (très aqueux) en 40 minutes
de tétée.
soit il recevra de forts et violents flux; soit
il recevra un lait très concentré
et donc la phase aqueuse varie d'une tétée
à l'autre; or le poids de l'eau joue un grand
rôle dans le poids du lait.
soit il recevra peu de flux, avec un lait très
léger.... peu d'eau, et des quantités
infimes de protéines, sucres, graisses etc.
Peser puis éventuellement compléter
me semble une aberration à ce titre: il faudrait
presque peser avant/après, mais ne compléter
que à la fin de la journée par exemple.-bien
sûr on parle d'enfants bien portants
Le complément est-il vraiment nécessaire?
En allaitement maternel, on ne quantifie pas ce
qui entre, c'est impossible. On a donc besoin de
quelques indicateurs:
On ne pèse pas ce qui entre, on soupèse
ce qui sort:
dans chaque maternité , chaque enfant dispose
d'un carnet qui donne son suivi, avec des tableaux
réservés aux urines, selles etc. Ce
carnet est rempli par la mère et/ou par les
puéricultrices.
Chaque change de couches fait l'objet d'une évaluation:
urines +, ++, +++ selles +, ++, +++.
Un enfant qui mouille 6 à 7 couches,
et émet 2-3 selles par jour, est un enfant
qui a priori reçoit du lait en quantité.
Quelle est la couleur de l'urine? est un autre
indicateur.
Il ne faut pas s'attendre à ce que les
enfants d'un couple petit
soient grands, dodus, ni ne se situent sur le maxima
des courbes (dont on sait qu'elles ont été
faites sur des bébés nourris au lait
industriel, avec des sucres raffinés);
Il faut se rappeler quelques principes de maternage:
- le lait s'adapte aux besoins des bébés,
et donc qu'un enfant resté même une
heure au sein, a "mangé" en début
de tétée, et qu'il reçoit,
dès lors qu'il reste pour le plaisir, un
lait très aqueux, très léger,
qui ira vite dans la couche sans risque de surcharge.
- si la tétée est rompue volontairement,
la conséquence peut être que l'enfant
n'a effectivement pas encore tété
tous les nutriments dont il a envie et besoin;
que peut-être qu'il aimerait encore téter
pour le plaisir.
Conclusion: l'enfant affamé de lait ou
de câlin . pleure au bout d'une demi-heure
(parfois plus tôt). Ce n'est pas systématiquement
à cause d'un manque de lait.
- le sein n'est pas que alimentaire, mais bel
et bien relationnel; pour la maman, c'est
un moyen de materner, d'exprimer son amour; pour
le bébé, c'est un moyen de se rassurer,
de se faire câliner, d'être consolé
d'un chagrin, d'une crise douloureuse, d'une peur...
c'est un moyen de se remettre de ses émotions,
car naître, et bien c'est quelque chose
d'éprouvant; c'est aussi un moyen de se
rapprocher de sa mère et des conditions
in-utero.
- Avoir le nez sur le sein, c'est sentir
l'odeur du lait, l'odeur du corps de sa maman;
c'est sentir les pulsations de sang dans les veines,
dans ce super-réseau hypervascularisé
que sont devenus les seins après l'accouchement
(ces veines nombreuses, dilatées, qui permettent
aux hormones et nutriments de sécréter
du lait et en telles qualités et quantités,
justement).
- La tête sur le sein, c'est entendre
les battements du cour maternel, c'est se rappeler
un peu du milieu utérin qu'on vient juste
de quitter; manque l'eau, certes;
- Picorer le sein, c'est d'une part téter
quelques secondes ou minutes, pour se rassurer,
pour lier connaissance avec sa maman;
C'est aussi un moyen pour lancer la lactation.
De petites tétées très courtes
mais très fréquentes lancent la
lactation bien mieux que les tétées
"comme dans les livres";
Le meilleur des compléments,
En attendant d'avoir trouvé ce qui pose
problème dans la conduite de l'allaitement
de la mère, il peut convenir de donner un
complément qui rassurera tout le monde: la
maman qui doute d'elle-même, le praticien
qui s'inquiète pour la santé des enfants,
et ressent encore le besoin de quantifier;
Il s'agit simplement d'aider la maman à
tirer son lait (manuellement, avec une coupelle
pendant une tétée ou au tire-lait,
qu'il soit électrique, ou à piles)
entre deux tétées; ou plutôt
à la fin d'une tétée, car le
lait de fin de tétée est extrêmement
riche, très calorique; c'est lui qui fait
grossir les enfants.
On appelle cela la technique du lait final.
C'est vrai qu'il faut que quelqu'un prenne son
temps pour montrer comment se servir du matériel,
comment exprimer son lait; mais cela vaut le coup
et pour tout le monde!
Le lait exprimé entre deux tétées
sera réfrigéré (les études
montrent que le lait maternel peut se conserver
5 jours entre 0 et 4°C; la maternité
appliquera les directives légales).
La maman donnera les deux seins, puis le complément...
sans biberon. Le lait sera donné à
la cuillère, à la tasse, (ou timbale),
à la pipette, ou au Soft-Cup, ou au compte-goutte,
un complément n'est pas une grande quantité.
Pour en savoir plus.....
Bien
sûr, tout ceci est utopie, a besoin d'être
refondu; mais j'avais envie de faire cet échange.
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