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Allaiter un bambin - mais pourquoi diable - Breastfeed a toddler why on earth?

Version 2009 à jour avec la version anglaise

Allaiter un bambin : quelle drôle d'idée! Feuillet n° 21 version française 2005

NOTE DE L'ADJ+ Galerie témoignages : retrouvez une galerie de témoignages et de bonnes raisons d'allaiter des bambins.... ne fut-ce que via les études médicales sur medline, des effets du lait maternel prolongé se voient sur des cohortes d'enfants âgés de dix ans;

Version anglaise 2009 ici en bas de page!

Comme les femmes sont de plus en plus nombreuses à allaiter leurs bébés, elles sont aussi nombreuses à constater que cela leur plaît assez pour prolonger l’allaitement au-delà des quelques premiers mois d’abord prévus. Depuis longtemps, l’UNICEF encourage l’allaitement jusqu’à deux ans et plus, et l’American Academy of Pediatrics recommande l’allaitement pendant au moins un an, et ensuite aussi longtemps qu’il plaira à la mère et à l’enfant. Même la Société canadienne de pédiatrie, dans sa dernière déclaration sur le sujet, affirme que les femmes pourraient très bien souhaiter allaiter deux ans ou plus, et la position de Santé Canada est semblable à celle de l’UNICEF. Jusqu’à récemment, on allaitait souvent les enfants jusqu’à trois ou quatre ans dans une bonne partie du monde, et l’allaitement des bambins est encore chose courante dans bien des sociétés.

Pourquoi poursuivre l’allaitement au-delà de six mois ? Parce que souvent, les mères et les enfants adorent ça.

Pourquoi mettre un terme à une relation agréable ? De plus, la poursuite de l’allaitement est bénéfique pour la santé et le bien-être de la mère et de l’enfant.

Mais on dit que le lait maternel n’a plus d’avantage après six mois.

C’est peut-être ce qu’on dit, mais c’est faux. Le fait que quiconque (incluant les pédiatres) puisse dire une chose pareille ne fait que montrer l’étendue de l’ignorance de bien des gens dans notre société au sujet de l’allaitement maternel. Le lait maternel est, après tout, du lait. Même après six mois, il contient encore des protéines, des graisses et d’autres éléments qui sont importants et appropriés pour la nutrition et qui répondent aux besoins des bébés et des enfants. Le lait maternel contient encore les facteurs immunologiques qui aident à protéger le bébé. En fait, certains facteurs immunologiques du lait maternel sont présents en plus grande quantité pendant la deuxième année que pendant la première. Ce qui est une bonne chose dans la mesure où les enfants de plus d’un an sont en général exposés à plus de sources d’infection. Le lait maternel contient encore des facteurs de croissance qui contribuent à la maturation du système immunitaire, ainsi qu’à celle du cerveau, des intestins et d’autres organes.

On a prouvé que chez les enfants en milieu de garde, les infections sont moins nombreuses et moins graves chez les enfants qui sont encore allaités. Par conséquent, les mères qui continuent d’allaiter après leur retour au travail perdent moins de jours de travail. Il est intéressant de constater que les fabricants de laits artificiels (une pâle copie « maternisée » du lait maternel) poussent l’utilisation de leur produit jusqu’à l’âge d’un an, tout en disant que le lait maternel (l’original) ne vaut la peine d’être donné que jusqu’à six mois ou même moins longtemps (« la meilleure nutrition pour les nouveau-nés »). Malheureusement, c’est un refrain que de trop nombreux professionnels de la santé ont repris en chœur.

On m’a dit que si j’allaite plus de six mois, les facteurs immunologiques du lait empêcheront mon bébé de développer son propre système immunitaire...

C’est faux, voire absurde. On a peine à croire que tant de gens dans notre société travestissent en inconvénients les bienfaits de l’allaitement maternel. On donne des vaccins aux bébés pour qu’ils puissent se protéger contre de vraies infections. Le lait maternel aide aussi l’enfant à se défendre contre des infections. Quand il les combat, il y devient résistant. Tout naturellement.

Mais je veux que mon bébé soit autonome...

Et l’allaitement maternel rendrait les bébés dépendants ? N’en croyez pas un mot. L’enfant allaité jusqu’à ce qu’il se sèvre de lui-même (entre 2 et 4 ans habituellement) est en général plus autonome et, plus important encore peut-être, plus sûr de lui dans son indépendance. Il a reçu réconfort et sécurité au sein, jusqu’à ce qu’il soit prêt à se sevrer. Quand il franchit cette étape, il sait qu’il a réussi quelque chose, qu’il a fait un pas en avant. C’est un des jalons de sa vie. Souvent, on pousse les enfants à devenir « indépendants » trop rapidement. À dormir seuls trop tôt, à être sevrés trop tôt, à se passer de leurs parents trop tôt, à tout faire trop tôt. Ne les poussons pas, ils deviendront autonomes bien assez vite. Pourquoi se presser ? Bientôt, ils quitteront leurs parents. Voulez-vous qu’ils quittent la maison à 14 ans ? Lorsqu’on satisfait un besoin, il passe. Lorsqu’on ne satisfait pas un besoin (comme celui d’être allaité et d’être près de maman), le besoin demeure tout au long de l’enfance et même l’adolescence. Bien entendu, l’allaitement maternel peut, dans certains cas, servir à encourager une dépendance excessive. Mais on peut en dire autant de l’alimentation et de l’entraînement à la propreté. Le problème est ailleurs, pas dans l’allaitement.

Que dire d’autre ?

Malgré leur importance, les bienfaits nutritionnels et immunologiques de l’allaitement maternel d’un bambin n’en sont pas l’aspect le plus important. Je crois que ce qui compte le plus dans l’allaitement d’un bambin, c’est la relation spéciale entre la mère et l’enfant. L’allaitement maternel est un geste d’amour porteur de vie. Cela se poursuit lorsque le bébé devient bambin. Toute personne sans préjugés qui observe l’allaitement d’un bébé déjà grand ou d’un bambin peut témoigner de la magie de ce geste tout particulier, presque magique, qui transcende la simple alimentation. Un bambin qu’on allaite peut soudainement éclater de rire, sans raison apparente. Le plaisir que lui donne le sein n’est pas seulement alimentaire. Et si la mère se le permet, l’allaitement sera pour elle aussi une source de plaisir, et pas seulement parce qu’elle nourrit son enfant. Évidemment, ce n’est pas toujours facile, mais qu’est-ce qui l’est ? Quand tout va bien, toutes les difficultés sont oubliées. Et si l’enfant tombe malade ou s’il se blesse (ce qui arrive nécessairement quand il rencontre d’autres enfants et qu’il devient plus audacieux), quelle meilleure façon de le réconforter que de lui offrir le sein ? Je me souviens de nuits aux urgences de l’hôpital, où des mères qui n’allaitaient pas promenaient leur enfant de long en large, dans les couloirs, en essayant, souvent en vain, de les réconforter, tandis que les mères allaitantes étaient assises calmement, leur enfant au sein, apaisé, sinon soulagé. Par l’allaitement, la mère et l’enfant se réconfortent mutuellement.

Traduction du feuillet n° 21, « Toddler Nursing – Why on Earth? » Révisé en janvier 2005 Dr Jack Newman, MD, FRCPC © 2005 Version française, mai 2005, par Stéphanie Dupras, IBCLC, RLC Peut être copié et diffusé sans autre autorisation, à condition qu’il ne soit utilisé dans aucun contexte où le Code international de commercialisation des substituts du lait maternel de l’OMS est violé.


Breastfeed a Toddler – Why on Earth?

Now that more and more parents are breastfeeding their babies, more and more are also finding that they enjoy breastfeeding enough to want to continue longer than the usual few months they initially thought they would. The World Health Organization and UNICEF has long encouraged breastfeeding for two years and longer, and the American Academy of Pediatrics is now on record as encouraging breastfeeding for at least one year and thereafter for as long after as the parent and baby desire. Even the Canadian Paediatric Society, in its latest feeding statement acknowledges that the parent may want to breastfeed for two years or longer and Health Canada has put out a statement similar to the WHO andUNICEF’s. Breastfeeding to 3 and 4 years of age has been common in much of the world until recently in human history, and it is still common in many societies for toddlers to breastfeed.

 

WHY SHOULD BREASTFEEDING CONTINUE PAST SIX MONTHS?

 

Because breastfeeding parents and babies often enjoy breastfeeding a lot. Why stop an enjoyable relationship? And continued breastfeeding is good for the health and welfare of both the parent and child.

 

BUT IT IS SAID THAT BREASTMILK HAS NO VALUE AFTER SIX MONTHS.

 

Perhaps this is said, but it is patently wrong. That anyone (including paediatricians) can say such a thing only shows how ill-informed so many people (including pediatricians) in our society are about breastfeeding. Breastmilk is, after all, milk. Even after six months, it still contains protein, fat, and other nutritionally important and appropriate elements which babies and children need. Breastmilk still contains immunologic factors that help protect the child even if he is 2 or older. In fact, some immune factors in breastmilk that protect the baby against infection are present in greater amounts in the second year of life than in the first. This is, of course as it should be, since children older than a year are generally exposed to more infections than young babies who too often are kept cloistered. Breastmilk still contains special growth factors that help the immune system to mature, and which help the brain, gut, and other organs to develop and mature.

 

It has been well shown that children in daycare who are still breastfeeding have far fewer and less severe infections than the children who are not breastfeeding. The breastfeeding parent thus loses less work time if breastfeeding is continued once returning to paid work.

 

It is interesting that formula company marketing pushes the use of formula (a very poor copy of breastmilk) for a year and now for 3 years(!), yet implies that breastmilk (which formula tries unsuccessfully to copy) is only worthwhile for 6 months or even less (“the best nutrition for newborns”). Too many health professionals have taken up the refrain.

 

I HAVE HEARD THAT THE IMMUNOLOGIC FACTORS IN BREASTMILK PREVENT THE BABY FROM DEVELOPING HIS OWN IMMUNITY IF I BREASTFEED PAST SIX MONTHS.

 

This is also untrue; in fact, this is absurd. It is unbelievable how so many people in our society twist around the advantages of breastfeeding and turn them into disadvantages. We give babies immunizations so that they are able to defend themselves against the real infection. Breastmilk also helps the baby to fight off infections. When the baby fights off these infections, he becomes immune. Naturally.

 

BUT I WANT MY BABY TO BECOME INDEPENDENT

 

And breastfeeding makes the toddler dependent? Don’t believe it. The child who breastfeeds until he weans himself (usually from 2 to 4 years), is usually more independent, and, perhaps, more importantly, more secure in his independence. He has received comfort and security from the breast, until he is ready to make the step himself to stop. And when a child makes that step himself, he knows he has achieved something, he knows he has moved ahead. It is a milestone in his life of which he is proud.

 

Often we push children to become ‘independent” too quickly. To sleep alone too soon, to wean from the breast too soon, to do without their parents too soon, to do everything too soon. Don’t push and the child will become independent soon enough. What’s the rush? Soon they will be leaving home! You will be amazed how quickly the time goes by and you are seeing your “baby” off to university.

 

 

Breastfeeding toddlers occurred even in the 20th century

A toddler being breastfed

 

If a need is met, it goes away. If a need is unmet (such as the need to breastfeed and be close to his parent), it remains a need well into childhood and even the teenage years.

 

Of course, breastfeeding can, in some situations, be used to foster an over-dependent relationship. But so can food or toilet training. The problem is not the breastfeeding. This is another issue.

 

WHAT ELSE?

 

Possibly the most important aspect of breastfeeding a toddler is not the nutritional or immunologic benefits, important as they are. I believe the most important aspect of breastfeeding a toddler is the special relationship between child and his parent. Breastfeeding is a life-affirming act of love that repeats itself every time the child goes to the breast. This continues when the baby becomes a toddler. Anyone without prejudices, who has ever observed an older baby or toddler breastfeeding can testify that there is something special, something far beyond food, going on. A toddler will sometimes spontaneously, for no obvious reason, break into laughter while he is breastfeeding. His delight in the breast goes far beyond a source of food. And for the breastfeeding parent, breastfeeding becomes a source of delight as well, far beyond the pleasure of providing food. Of course, it’s not always great, but what is? And when it is, it makes it all so worthwhile.

Toddler nursing, a good thing

Breastfeeding is a relationship, a close intimate relationship between two people in love

 

 

And if the child does become ill or gets hurt (and they do as they meet other children and become more daring), what easier way to comfort the child than breastfeeding? I remember nights in the emergency department when parents would walk their ill, non-breastfeeding babies or toddlers up and down the halls trying, often unsuccessfully, to console them, while the breastfeeding parents were sitting quietly with their comforted, if not necessarily happy, babies at the breast. The parent comforts the sick child with breastfeeding and the child comforts the parent by breastfeeding.

 

The information presented here is general and not a substitute for personalized treatment from an International Board Certified Lactation Consultant (IBCLC) or other qualified medical professionals.

This information sheet may be copied and distributed without further permission on the condition that you credit International Breastfeeding Centre and it is not used in any context that violates the WHO International Code on the Marketing of Breastmilk Substitutes (1981) and subsequent World Health Assembly resolutions. If you don’t know what this means, please email us to ask!

  

©IBC, updated July 2009, June 2017

NOTE DE L'ADJ+  retrouvez une galerie de témoignages et de bonnes raisons d'allaiter des bambins.... ne fut-ce que via les études médicales sur medline, des effets du lait maternel prolongé se voient sur des cohortes d'enfants âgés de dix ans;