Espace professionnels de santé> Sein > sein relationnel; réclamer sans cesse n'est pas forcément de la faim
 

L'enfant au sein n'est pas toujours un enfant affamé;

 

Que conclure? Que tout va bien, que c'est normal que l'enfant tète tous les trois quarts d'heure? là où le travail entre praticien et l'association peut se faire, c'est que l'association va se baser sur l'état clinique de l'enfant vu par le médecin, sur son évolution, son comportement, "en dehors des tétées fréquentes, en dehors du poids, comment va le petit";

Avec des questions ciblées sur la conduite de l'allaitement maternel de la mère et ces signes cliniques vus par le praticien, on va pouvoir faire la différence entre crise de croissance, enfant à besoins intenses, et enfant ne stimulant pas correctement le sein;

 
 
 

L'enfant au sein n'est pas toujours un enfant affamé;

L'enfant au sein n'est pas toujours un enfant affamé; l'enfant qui tète longtemps ou souvent ne cherche pas toujours à avoir plus de lait encore.


Le sein a joué un rôle majeur dans notre espèce, puisque c'est grâce à lui que notre espèce s'est perpétuée; avant de se reproduire, l'homme se nourrit. L'humanité ne s'est jamais interrogée: allaiter au sein ou non? allaiter un enfant et un bébé? allaiter deux bébés? allaiter un enfant? de toutes parts, l'allaitement maternel a apporté au bébé, au bambin, à l'enfant, ce que les éléments nutritifs naturels ne pouvaient lui offrir; l'apport du lait maternel se faisait soit exclusivement, soit en complétant les solides à partir d'un certain âge (communément, l'âge de six mois).

Le sein depuis une centaine d'année s'est soudainement transformé en un réservoir pouvant éventuellement nourrir un enfant (deux? n'y comptons pas!); caché pour nourrir le bébé, montré du doigt pour une tétée, voire dénonçant une perversion, il se montre largement sur les plages ou sur les écrans.

Il n'est plus cette glande apte à nourrir de lait et d'amour un enfant, deux enfants; il n'est même plus ce sein nourricier des premières années de l'enfant; parce qu'il existe des substituts du lait maternel, on tend à faire disparaître le sein maternel. Le sein n'est plus qu'un objet érotique, ou une nourriture des premiers jours.


On en oublie ainsi: que l'allaitement est un mode de maternage, une façon pour la mère d'apporter un relationnel privilégié à ses enfants, en plus d'apporter des agents protecteurs et du lait.


Si un bébé pouvait parlerr, il confirmerait sans nul doute:

  • le sein n'est pas que alimentaire, mais bel et bien relationnel; pour la maman, c'est un moyen de materner, d'exprimer son amour; pour le bébé, c'est un moyen de se rassurer, de se faire câliner, d'être consolé d'un chagrin, d'une crise douloureuse, d'une peur... c'est un moyen de se remettre de ses émotions, car naître, et bien c'est quelque chose d'éprouvant; c'est aussi un moyen de se rapprocher de sa mère et des conditions in-utero.
  • Avoir le nez sur le sein, c'est sentir l'odeur du lait, l'odeur du corps de sa maman; c'est sentir les pulsations de sang dans les veines, dans ce super-réseau hypervascularisé que sont devenus les seins après l'accouchement (ces veines nombreuses, dilatées, véritables autoroutes permattant aux acini de fabriquer et de secréter du lait et en qualités et quantités, justement).
  • La tête sur le sein, c'est entendre les battements du cour maternel, c'est se rappeler un peu du milieu utérin qu'on vient juste de quitter; manque l'eau, certes;
  • Picorer le sein, c'est d'une part téter quelques secondes ou minutes, pour se rassurer, pour lier connaissance avec sa maman;

C'est aussi un moyen pour lancer, de relancer, la lactation. De petites tétées très courtes mais très fréquentes lancent la lactation bien mieux que les tétées "toutes les 4h comme dans les livres";

Enfin sur le plan nourricier, qui ne peut être occulté,

le sein est le meilleur aliment qui soit, qui reflète l'exact besoin nutritionnel de l'enfant;

il faut rester admiratif devant la Nature, qui a prévu que c'est l'enfant qui, connaissant ses besoins précisément, va commander ses repas; le petit d'homme a la connaissance exacte de ses besoins, il n'est pas encore empreint du besoin de manger pour rééquilibrer un manque ou un désordre affectif;

Ce sein est tellement bien conçu que le lait excrété est riche, suffisamment riche pour suffire à nourrir Bébés durant ses six premiers mois sans aucun autre produit.

Il faut oublier la tendance marketing qui veut diversifier tôt, bien trop tôt; plutôt que de jouer la tendance marketing, (qui induit des risques d'allergies ou problèmes digestifs par une diversification trop précoce), jouons la tendance de la prévention: une alimentation exclusivement lactée pendant six mois, garante d'une bonne nutrition équilibrée, en attendant que l'appareil digestif soit enfin mature pour accepter des aliments en plus du lait maternel qui peu à peu, cessera.

Le lait maternel continue après les six mois; effectivement, personne n'aurait l'idée de sevrer un bébé âgé de 6 mois de lait industriel; alors pourquoi vouloir sevrer un bébé âgé de six mois allaité au sein? Pour autant que la situation familiale s'y prête, la diversification se fera ainsi:

six mois d'alimentation exclusivement lactée
une large période où des solides complèteront le lait maternel,
une période où le lait maternel complètera les solides.

Les solides prendront ainsi peu à peu le pas sur le lait maternel, et ce dernier cessera naturellement.

Bien sûr, ce qui précède, est l'idéal en allaitement, et la situation ne le permet pas toujours (quoique... la loi permet à la mère de disposer de temps pour allaiter ou exprimer son lait au travail); c'est quand même un précepte émis conjointement par l'O.M.S. et l'UNICEF.

Points Importants:

Le sein est agréable à regarder, il fabrique une substance humaine pour un petit humain, à température physiologique (et non à tepérature ambiante), avec des agents anti-infiectieux, et ses nutriments sont assimilés, métabolisés; enfin, pas de préparation, ni stérilisation des seins, emmenés partout, ils ne prennent pas de place dans le sac à langer...

D'amour et de lait

 

QUE CONCLURE?

Que tout va bien, que c'est normal que l'enfant tète tous les trois quarts d'heure? là où le travail entre praticien et association peut se faire, c'est que l'association va se baser sur l'état clinique de l'enfant, sur son évolution, son comportement, "en dehors des tétées fréquentes, en dehors du poids, comment va le petit"; avec des questions ciblées sur la conduite de l'allaitement maternel, on va pouvoir faire la différence entre crise de croissance, enfant à besoins intenses, et enfant ne stimulant pas correctement le sein;