L'enfant
au sein n'est pas toujours un enfant affamé;
L'enfant
au sein n'est pas toujours un enfant affamé;
l'enfant qui tète longtemps ou souvent ne cherche
pas toujours à avoir plus de lait encore.
Le sein a joué un rôle majeur dans notre
espèce, puisque c'est grâce à
lui que notre espèce s'est perpétuée;
avant de se reproduire, l'homme se nourrit. L'humanité
ne s'est jamais interrogée: allaiter au sein
ou non? allaiter un enfant et un bébé?
allaiter deux bébés? allaiter un enfant?
de toutes parts, l'allaitement maternel a apporté
au bébé, au bambin, à l'enfant,
ce que les éléments nutritifs naturels
ne pouvaient lui offrir; l'apport du lait maternel
se faisait soit exclusivement, soit en complétant
les solides à partir d'un certain âge
(communément, l'âge de six mois).
Le sein
depuis une centaine d'année s'est soudainement
transformé en un réservoir pouvant éventuellement
nourrir un enfant (deux? n'y comptons pas!); caché
pour nourrir le bébé, montré
du doigt pour une tétée, voire dénonçant
une perversion, il se montre largement sur les plages
ou sur les écrans.
Il n'est
plus cette glande apte à nourrir de lait et
d'amour un enfant, deux enfants; il n'est même
plus ce sein nourricier des premières années
de l'enfant; parce qu'il existe des substituts
du lait maternel, on tend à faire disparaître
le sein maternel. Le sein n'est plus qu'un objet
érotique, ou une nourriture des premiers jours.
On en oublie ainsi: que l'allaitement est un mode
de maternage, une façon pour la mère
d'apporter un relationnel privilégié
à ses enfants, en plus d'apporter des agents
protecteurs et du lait.
Si un bébé pouvait parlerr, il confirmerait
sans nul doute:
- le
sein n'est pas que alimentaire, mais bel et bien
relationnel; pour la maman, c'est un moyen
de materner, d'exprimer son amour; pour le bébé,
c'est un moyen de se rassurer, de se faire câliner,
d'être consolé d'un chagrin, d'une
crise douloureuse, d'une peur... c'est un moyen
de se remettre de ses émotions, car naître,
et bien c'est quelque chose d'éprouvant;
c'est aussi un moyen de se rapprocher de sa mère
et des conditions in-utero.
- Avoir
le nez sur le sein, c'est sentir l'odeur du
lait, l'odeur du corps de sa maman; c'est sentir
les pulsations de sang dans les veines, dans ce
super-réseau hypervascularisé que
sont devenus les seins après l'accouchement
(ces veines nombreuses, dilatées, véritables
autoroutes permattant aux acini de fabriquer et
de secréter du lait et en qualités
et quantités, justement).
- La
tête sur le sein, c'est entendre les
battements du cour maternel, c'est se rappeler
un peu du milieu utérin qu'on vient juste
de quitter; manque l'eau, certes;
- Picorer
le sein, c'est d'une part téter quelques
secondes ou minutes, pour se rassurer, pour lier
connaissance avec sa maman;
C'est
aussi un moyen pour lancer, de relancer, la lactation.
De petites tétées très courtes
mais très fréquentes lancent la
lactation bien mieux que les tétées
"toutes les 4h comme dans les livres";
Enfin
sur le plan nourricier, qui ne peut être occulté,
le sein
est le meilleur aliment qui soit, qui reflète
l'exact besoin nutritionnel de l'enfant;
il faut
rester admiratif devant la Nature, qui a prévu
que c'est l'enfant qui, connaissant ses besoins
précisément, va commander ses repas;
le petit d'homme a la connaissance exacte de ses
besoins, il n'est pas encore empreint du besoin
de manger pour rééquilibrer un manque
ou un désordre affectif;
Ce sein
est tellement bien conçu que le lait excrété
est riche, suffisamment riche pour suffire à
nourrir Bébés durant ses six premiers
mois sans aucun autre produit.
Il
faut oublier la tendance marketing qui veut diversifier
tôt, bien trop tôt; plutôt que
de jouer la tendance marketing, (qui induit des
risques d'allergies ou problèmes digestifs
par une diversification trop précoce),
jouons la tendance de la prévention: une
alimentation exclusivement lactée pendant
six mois, garante d'une bonne nutrition équilibrée,
en attendant que l'appareil digestif soit enfin
mature pour accepter des aliments en plus du lait
maternel qui peu à peu, cessera.
Le
lait maternel continue après les six mois;
effectivement, personne n'aurait l'idée de
sevrer un bébé âgé de
6 mois de lait industriel; alors pourquoi vouloir
sevrer un bébé âgé de
six mois allaité au sein? Pour autant
que la situation familiale s'y prête, la diversification
se fera ainsi:
six mois
d'alimentation exclusivement lactée
une large période où des solides complèteront
le lait maternel,
une période où le lait maternel complètera
les solides.
Les solides
prendront ainsi peu à peu le pas sur le lait
maternel, et ce dernier cessera naturellement.
Bien
sûr, ce qui précède, est l'idéal
en allaitement, et la situation ne le permet pas
toujours (quoique... la loi permet à la mère
de disposer de temps pour allaiter ou exprimer son
lait au travail); c'est quand même un précepte
émis conjointement par l'O.M.S. et l'UNICEF.
Points Importants:
Le
sein est agréable à regarder, il fabrique
une substance humaine pour un petit humain, à
température physiologique (et non à
tepérature ambiante), avec des agents anti-infiectieux,
et ses nutriments sont assimilés, métabolisés;
enfin, pas de préparation, ni stérilisation
des seins, emmenés partout, ils ne prennent
pas de place dans le sac à langer...
D'amour
et de lait
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Que tout va bien, que c'est normal que l'enfant
tète tous les trois quarts d'heure? là
où le travail entre praticien et association
peut se faire, c'est que l'association va se baser
sur l'état clinique de l'enfant, sur son évolution,
son comportement, "en dehors des tétées
fréquentes, en dehors du poids, comment va
le petit"; avec des questions ciblées
sur la conduite de l'allaitement maternel, on va pouvoir
faire la différence entre crise de croissance,
enfant à besoins intenses, et enfant ne stimulant
pas correctement le sein;
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