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Tout allait bien, et tout d'un coup, les bébés se mettent à réclamer plus, plus souvent.Que se passe-t-il ?

Sortie de maternité *-*- les autres périodes *-*- les réflexions de l'entourage *-*-* un bouleverse modifie le rythme des enfants *-*-*- que faire -*-*-*- meilleur stimulant de la sécrétion lactée

Points importants: On n'est pas assez informée sur le retour depuis la maternité, à la maison; quoique une étudiante nous avait contactée, pour son mémoire: retour des jumeaux à la maison... une personne très motivée! à suivre!!

quand on rentre, on se retrouve seule, sans aide potentielle en matière de puériculture, personne n'est là non plus pour nous rassurer sur les hoquets, rots...; les enfants changent de comportement, nous aussi, les enfants en conséquence réclament souvent le sein.. aïe aïe alors ils manquent de lait, ça c'est la première erreur à penser....

Vous allez passer par quelques périodes où vous penserez, à plus ou moins juste titre d'ailleurs, manquer un peu de lait. Ces périodes sont : quelques jours après la sortie de la maternité, quand vos bébés auront un mois, puis six semaines, puis trois mois, six mois, dix mois.

En 2 jours, ces étapes peuvent être réglées si d'une part vous ne paniquez pas et surtout si d'autre part, vous stimulez bien vos seins. (et si ça perdure, demandez un avis à un expert en allaitement) 

 

1/Quand vous sortirez de la maternité,

vous quitterez le cocon médical, vous retrouverez sans le soutien des sage-femmes, et il y a une sorte de petite fatigue qui s'empare de vous, et ne dure que quelques jours. Vous constaterez que vos bébés ont changé de comportement aussi, qu'ils ne sont pas comme d'habitude.

En fait, nous ne sommes pas forcément très bien en maternité, souvent nous sommes contentes d'en partir; mais à la maison, nous sommes seules, et pas forcément encore dans la phase du "je suis parfaitement autonome", on aimerait encore recevoir certains conseils ou aides; parfois c'est aussi la solitude de la maman-solo; ou encore le manque de soutien soit dans votre maternité, soit dans votre allaitement, qui va surgir/ressurgir;

Enfin nous sommes encore en plein bouleversement hormonal et possiblement fragiles; bref les enfants peuvent parfaitement changer de comportement dès le retour à la maison, et bien sûr, c'est issu de génération de culture biberons, s'il y a un pet de travers, c'est forcément notre lait, nos seins;

Profitez-en faites du peau à peau, du vrai peau à peau autant que possible; mettez vous dans la position que j'appelais dès 1998 "avachie cool sur le canapé" (en "BN" quoi), cela permet de meilleures tétées plus fréquentes et ça calera la situation.

2/Pour les autres périodes,

Il s'agit le plus souvent de phases de croissance, donc de demande accrue. J'ai personnellement beaucoup ressenti la phase correspondant au fait que mes enfants rampaient, sautaient, se levaient et se lâchaient....par une faim accrue...je me suis mise à dévorer....une autre phase a correspondu à un week-end en bord de mer, où là, mes seins se tendaient beaucoup plus que de coutume.

Vous savez si vous l'avez déjà lu sur ce site, que le sein répond à la demande; à la demande de l'enfant; c'est lui qui, par sa succion et sa faim, qui va commander aux seins, de lui fabriquer des flux de lait qui vont correspondre à ses besoins, en temps réel; donc si les besoins de l'enfant évoluent par suite d'une phase de croissance, il n'a pas de petit drapeau à la main pour dire: "hep maman, change la composition de mon lait"; il y a un message nerveux, indiqué par la succion de l'enfant, imprimé directement au sein maternel; l'enfant tète plus souvent, et indique à sa mère: il est temps de modifier le lait en quantité, en qualité....

Donc si l'enfant se met à demander le sein + souvent, c'est sûrement qu'il traverse une phase de croissance, réclamer le sein fréquemment est la manière naturelle du bébé pour s'adresser aux seins de sa maman;

 

A mentionner, également, les réflexions de votre entourage,

qui peuvent mettre en doute vos capacités de maman allaitante d'un bébé, de deux bébés ou plus. Car oui on peut allaiter des triplés et même totalement au sein!

Ces réflexions négatives, cela peut agir sur votre état psychique. Cela peut induire un stress; or le stress n'est pas vraiment bon pour le réflexe d'éjection (du lait maternel); a l'instar de nombreuses mamans je n'ai pas eu l'entourage idéal vis-à-vis de mon allaitement. Entre les "tu n'auras pas assez de lait" "mais ça va te fatiguer" "mais enfin il faut les sevrer", BONJOUR L'ANGOISSE !!!!

Je me souviens, après chaque appel téléphonique contenant de telles réflexions en provenance d'une large partie de mon entourage familial, je me disais deux jours durant, à chaque fois que mes bébés pleuraient : "ça y est, je n'ai pas assez de lait".

Chaque fois je prenais mon téléphone, appelais mon mari sur son portable, à une époque où les communications étaient vraiment coûteuses!!! Mon mari me remontait le moral, me remettait en confiance... mon mari a beaucoup agi dans la réussite de mon allaitement;

Messieurs les papas, c'est à vous de rassurer les mamans, et de leur répéter qu'il ne faut pas écouter ces réflexions désobligeantes.

Pensez à la présentation du numéro!! pensez au répondeur téléphonique!!

Les réflexions de l'entourage familial et/ou amical valent aussi pour celles qui émanent du personnel médical.

Le seul exemple de dire aux mères: écoutez proposez un biberon de lait après la tétée, si votre bébé en prend c'est que vous n'avez pas assez de lait.... c'est l'entrée dans le tarissement du lait assurée sur le plan technique; c'est la fin de l'allaitement pour cause de stress quasi-assuré aussi; ou de dire "si vous n'avez pas assez de lait ce n'est pas grave, vous savez les laits industriels sont aussi bons" n'est pas mieux; déjà quand on sait que c'est faux, les laits infantiles ne sont pas aussi bons ni pareils que le lait maternel; enfin cela remet en question les capacités de la mère à pourvoir aux besoins de son enfant; OUI c'est difficile d'être mère; mais si les conditions environnementales négativistes nous fichaient la paix, on n'aurait absolument pas besoin de faire appel à l'industrie; on entend aussi "mais le lait maternel c'est pas la peine pour les anticorps, c'était bon pour les cro-magnons" est encore plus faux; de parole de paléotologiste, nous avons bien plus de microbes dans notre atmosphère que du temps de nos ancêtres; nous fabriquons des anticorps qui passent la barrière du lait et soignent (ou évitent les maladies de) nos enfants.

Bref la France est spéciale, anti-allaitement, ce pays se croit à l'avant-garde en matière d'alimentation et de non-maternage alors que nombre de pays qui ont fait un peu comme nous il y a quelques dizaines d'années, sont repartis en arrière, et font la protection et promotion des câlins et de l'allaitement au sein;

 

Un bouleversement soudain fait que les bébés réclament plus souvent,

 

mais ce n'est pas toujours de faim; un bébé ne pleure pas que de faim, pleurer c'est un moyen de s'exprimer; peur, angoisse, envie de câlin, envie de présence.... j'ai pu noter des demandes de tétées accrues, un besoin de se scotcher à la maman, et en conversant avec la maman, en creusant un peu, on en déduisait que la maman allait reprendre le travail, que la famille allait déménager, que tante Agathe avait passé une semaine à la maison... On n'imagine pas que demander le sein, c'est demander une réponse psychoaffective à une angoisse soudaine, à une peur, à une solitude, à une douleur morale ou psychique;

 

Que faire :

allaitez à la demande, ou bien raccourcissez l'intervalle entre deux tétées, reposez-vous, buvez régulièrement, et en quelques jours (ou quelques heures), vous déborderez de lait.

En effet, parfois les parents ont essayé de caler les enfants sur un rythme, et vos seins ne suivent pas; ou bien on vous a tellement dit qu'il fallait au moins 2h (ou plus) entre deux tétées que vous vous évertuez à laisser attendre à votre corps et coeur défendant. Le fait de donner à la demande est nécessaire; et si les enfants ne réclament pas assez souvent -gros endormis- alors il faut leur donner des tétées supplémentaires d'office; et cela peut se faire sans réveiller les enfants.

Notamment, s'installer "avachie cool surle canapé" en peau à peau permet à l'enfant d'aller au sein "même alors qu'il semble dormir"; bonne idée pour rajouter des tétées sans drame, dans une position reposante sur les plans musculaire et psychologique.

Et surtout n'écoutez pas les réflexions de circonstances, comme "oh tu n'as pas assez de lait, c'était sûr, deux bébés....", ne suivez pas non plus les "conseils" de complément, de biberons d'eau sucrée, et autres émanant de personnes qui n'ont pas allaité, ou qui elles-mêmes n'ont pas eu les bons conseils quand il l'aurait fallu.

On sait que donner de l'eau sucrée non seulement ce n'est pas bon, cela habitue l'enfant à du sucre, ce sucre est raffiné donc fait grossir; de plus, l'enfant ayant bu de l'eau voire de l'eau sucrée, reçoit une information de satiété de la part de son estomac; donc lorsqu'il ira au sein, il ne tètera pas correctement;

On sait aussi que les compléments de lait infantile vont diminuer la sécrétion lactée, et qu'avant de les envisager, il faut poser des questions techniques sur l'allaitement, sur la globalité de l'enfant et voir en tout premier lieu à modifier l'allaitement;

 

Rassurez-vous sur le fait qu'un bébé qui semble réclamer ne réclame pas systématiquement à manger! Pleurer est un moyen de communiquer, Téter un moyen de se rassurer, de se câliner.... (lire Mille raisons de réclamer la tétée)

 

Le meilleur stimulant de la sécrétion lactée,

c'est la mise au sein; Il faut qu'il s'agisse de tétées qui soient efficaces, et tous les nourrissons ne le sont pas; d'où l'importance primordiale non seulement d'avoir fait contrôler position prise en bouche succion, mais aussi l'impression subjective certes, de différence nette de volume de vos seins entre juste avant la tétée et juste après; N'hésitez pas à aller voir une consultante en lactation qui en une consultation, vous verra allaiter, pourra observer tout, y compris vos seins, l'oralité de l'enfant, et pourra corriger ce qui "cloche".

c'est aussi la fréquence des tétées. Les babyphones c'est super mais on passe à côté de moments où l'enfant est éveillé et pourrait/devrait téter, mais ne fait pas de bruit et donc.... on passe à côté de tétées; notamment aux démarrages mais aussi durant toute la lactation, on a un véritable rôle de fréquence des tétées pour avoir assez de lait; on peut aider au transfert de lait aussi avec la chaleur sur les seins avant la tétée, le massage alterné avec la compression pendant la tétée, cela augmente bien le transfert de lait.... et augmente le volume de lait dans l'estomac de l'enfant; et surtout cela vide + vos seins, donc ils produisent + pour la tétée suivante.... cela a un côté plutôt rassurant...

à côté de cela, pour une aide psychique ou un impact réel sur votre lactation, vous pouvez faire appel à une écoute amicale et lactée;

et à des éléments naturels, aux vertus galactogogues.

Je citerai en premier le fenugrec (compter un minimum de 6 gélules par jour [selon concentration, il faut 9 - 12 gélules par jour en dose de départ], faire une cure d'une boîte, continuer après les premiers bons résultats); il y a aussi le fenouil (en gélules ou granules);Attention, pas de fenugrec si vous avez des soucis de thyroïde ou de glycémie. l'homéopathie (dont Ricinus 3 ch: 3 granules matin et soir, mais attention à l'homéopathie: selon la dilution du ricinus, il devient un coupe-lait et non une aide pour augmenter la sécrétion lactée); stimulation par tire-lait;

autant que faire se peut: pas de biberon en tant que dispositif,

ni lait artificiel..... avant que toute la situation, dont l'efficacité de transfert de lait et la fréquence des tétées aient été bien étudiés;

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