Espace allaitement > Lait maternel > sevrage -généralités

sevrer son enfant - généralités sur le sevrage

Ceci est la chronique qui ne fut jamais éditée dans jumeaux-infos magazine. Pourtant, c'était une réponse au sujet: le sevrage.

voici toutes les généralités, avec accès sur des réponses personnalisées sur le sevrage; volet 1 sur ce sujet, bientôt la suite, avec des passerelles vers l'alimentation artificielle"

 

Sevrages


Chapeau-citation: "Comme pour l'allaitement, seul un sevrage choisi librement, au moment le plus propice, peut être réussi" (1)

Rencontrer des difficultés dans son allaitement sans accompagnement technique ni soutien, isolement moral, un manque d'information, nécessité d'éloignement, quelques (rares) maladies maternelles, un compagnon anti-allaitement, la place sociale actuelle du sein sont quelques raisons de souhaiter sevrer. Cela peut aussi être la décision maternelle: maintenant j'arrête, je veux passer à autre chose, je me sens mal dans mes seins, ou bien: j'en ai "ras-le-bol". Ici, "sevrer" est compris comme arrêt de l'allaitement au sein, car les définitions de sevrage, selon l'âge de l'enfant, pourraient être: passage à un autre type de lait (moins de 6 mois), introduction de solides en continuant le lait maternel (à partir de 6 mois), ou alimenter désormais un enfant comme un grand.

Le choix d'un sevrage doit tenir compte de la mère, de la situation générale, mais également de l'enfant, qu'on oublie souvent, en préconisant le sevrage. Le lait maternel a de telles vertus nutritionnelles et santé, que des solutions techniques d'aide à l'allaitement et du soutien devraient être apportés aux parents avant d'indiquer un sevrage (comment augmenter la sécrétion lactée, comment employer la technique du lait final en cas de courbe de poids limite par exemple, modifier les positions si régurgitations). De plus, l'aspect relationnel des mises au sein disparaît, surtout quand on charge une tierce personne de donner les biberons, pour éloigner l'image de la mère et du sein.

Quelles périodes éviter? Les périodes de stress, de douleurs au sein (lymphangite par exemple), déménagements, les périodes à changement ne sont pas propices; car un enfant est sensible à ces éléments, il ressent les stress parentaux. C'est mieux d'éviter "d'en rajouter" par un sevrage, par une séparation. Certaines mères souffrent moralement et dans leurs seins à l'idée d'un sevrage non désiré, ignorant qu'elles peuvent modifier leur allaitement en reprenant leur travail.

Le sevrage sera donc mieux abordé en se produisant dans la sérénité.

Une période-test:

introduire le lait artificiel est toujours préférable: au repas du midi par exemple, reconstituer 30 millilitres de lait industriel, en proposer une cuillère (et jeter le restant). Le lendemain, proposer 2 cuillères de lait reconstitué, (jeter le restant). Le 3e jour, proposer trente millilitres. Cette étape a pour but de familiariser l'enfant avec du lait industriel, il faut savoir s'il y réagit ou non avant de sevrer.

Deux possibilités sont ensuite possibles:

Le sevrage brutal reste peu recommandé: du jour au lendemain, on remplace toutes les mises au sein par des biberons de lait artificiel. Après la période-test sus-mentionnée qui reste préférable, on se basera en premier lieu sur les tableaux poids/mesure de la boîte et/ou l'avis du médecin pour préparer le nombre de biberon adéquat. La mère quant à elle, va devoir prendre une médication pour "couper" son lait. (freinant au niveau hypothalamo-hypophysaire, la sécrétion de la prolactine et réduisant ainsi l'hyperprolactinémie) Comme l'effet est brutal, elle devra apposer des cataplasmes chauds sur ses seins, et les comprimer (long foulard), boire moins.

Le sevrage dit progressif, consiste à remplacer une tétée-sein par un biberon, celle du midi le plus souvent et nourrir au sein le restant de la journée; au bout de 3 ou 4 jours, remplacer la tétée-sein du goûter par un biberon.

Certaines mères s'arrêteront à cette organisation (reprise du travail ou mixte adapté conservant tétées du matin et du soir) car sevrage ne veut pas dire arrêt total.

D'autres mères remplaceront, au bout de quelques jours, la tétée du matin, puis celle du soir (ou inverse) par des biberons, c'est le sevrage définitif. Quelques mamans continuent des tétées-câlins du matin, même "sans lait au sein", pour le relationnel.

Parlant du relationnel, celui induit par les mises au sein

et qui disparaît avec l'arrêt de l'allaitement maternel devrait être remplacé par d'autres formes de contacts en peau à peau comme des massages.

Les douleurs au sein sont généralement évitées lors du sevrage progressif, par contre il peut y avoir tensions dans les seins, surtout si le sevrage intervient lors des premières semaines. Si la mère se sent inconfortable, elle pourra soulager ses seins en les vidant UN PEU au moment de la tétée sautée. Si des rougeurs apparaissent, consulter association ou médecin.

Il faut également rappeler la notion de sevrage naturel: au libre choix des enfants. La moyenne d'allaitement dans le monde (Nord, Sud, Est, Ouest), est de 5 ans environ. L'Organisation Mondiale de la Santé préconise un allaitement de 2 ans au moins et ce, sans vision tiers-mondiste. L'enfant reçoit une alimentation lactée exclusivement durant 4 à 6 mois, puis commence à recevoir des solides, et des mises au sein. L'allaitement long (1 an ou plus, ou au libre choix des enfants) existe en Europe, et commence à revenir en France. L'information aussi bien de l'allaitement de jumeaux, que des vertus du lait maternel transite par un réseau de consultants en lactation, d'associations, de récents collectifs médecins/associations… et par cette rubrique [la rubrique Allaitement du magazine Jumeaux Infos] qui m'a permis de transmettre l'information aux futurs parents, et à des professionnels de la santé.

(1) Dr Marie Thirion: L'allaitement, de la naissance au sevrage, Ed. Albin Michel

Vers les réponses personnalisées (voir)