Espace allaitement > Travail et allaitement> Prévenir votre employeur

prévenir son employeur de ses intentions de continuer à allaiter,

loi à l'appui

vous disposez des textes de loi sur papier, et pouvez emprunter le Dalloz du bureau des relations humaines (ou DRH); les articles sont consultables sur notre site (voir la page)

Les arguments ; Comment procéder; Lorsque l'employeur renacle

Les arguments

  • le premier argument à mon sens, est que vous souhaitez continuer à allaiter, tout se passe bien, vous aimeriez continuer l'allaitement.
    Votre désir personnel à lui-même se doit d'être respecté
     
  • le second des arguments, est qu'allaiter est un droit fondamental de la mère et de l'enfant. Vous reprenez le travail, certes, mais vos droits maternels restent des droits que vous travailliez ou non.
    Vous êtes responsable de la garde de l'enfant? de sa santé? et bien de son alimentation et de son allaitement au sein itou!
     
  • le troisième argument, est que vous bénéficiez de dispositions légales. A faire connaître à votre employeur, qui peut parfaitement les ignorer de bonne foi;

Mon propre beau-frère ignorait totalement le droit à la pause allaitement; désormais, il est au courant mais alors directeur de service, ça ne l'aurait pas du tout arrangé!!

L'employeur peut trouver des avantages à ce que vous continuiez d'allaiter!

Et en tant qu'homme d'affaires, d'uen certaine manière, il peut se dire je vais investir dans son allaitement, car je sais que j'en tirerai des bénéfices

  • l'un des arguments peut être: que la santé de l'enfant est optimale en fonction de la durée et de l'exclusivité de l'allaitement, et que cette heure quotidienne, sont autant de jours d'absentéisme pour maladie infantile qui seront évités. Quel argument! quand on sait combien coûtent les jours d'absentéisme des employés à cause des maladies des enfants.

    Allaiter son enfant sur place (ou exprimer son lait au travail) diminue l'absentéisme maternel (et les coups de téléphones inquiets dûs aux écoulements de nez, toux..... évités par les vertus anti-infectieuses du lait maternel)

      Savez-vous que:

      "En terme de meilleure performance de travail d'une mère ou d'un père qui sait son petit en bonne santé et n'est pas distrait(e) et stressé(e) par les maladies répétées et les hospitalisations? En terme de temps gagné en déplacements médicaux et en soins ? Temps si précieux de ces parents débordés que nous connaissons bien, investi au détriment de quoi? Plus de temps pour l'enfant et pour son éveil ou pour ses frères et soeurs, plus de temps pour le couple? Nous ne tenterons pas de chiffrer ces données-là mais elles doivent aussi être prises en compte. Plusieurs études ont montré la diminution de l'absentéisme maternel pour maladie infantile par l'allaitement maternel" (extrait d'une étude médicale du Dr Bitoun-texte complet sur le site rubrique santé)

  • Une maman tranquillisée sur la santé de son enfant est une mère épanouie et une "employée" rassérénée, sans souci. Elle partagera moins d'angoisses de bonne santé de son enfant, moins d'angoisse de la séparation; si elle exprime son lait de la veille au lendemain, elle sait que le lait maternel donné le midi par la nounou est son lait, et l'enfant le sait bien aussi. Un câlin distant, mais un apport de soi complémentaire! Elle limite en outre le risque de développer une mastite puisqu'elle vide ses seins en l'absence de son enfant, et elle limite le risque que sa production de lait ne diminue dramatiquement, justement puisque les seins sont vidés
     

chercher toutes les ressources

  • pensez à consulter votre convention collective (réglement intérieur de l'entreprise, il s'agit des dispositions qui complètent les lois régissant le travail dans le pays d'accueil).
  • Pensez à consulter la loi de votre pays ou du pays d'accueil qui permet des dispositions pour allaiter ou tirer son lait
  • Pensez aussi à poser éventuellement quelques jours des congés annuels dont vous disposez, afin de prolonger le congé maternité; voire, pensez à disposer de la quasi-totalité des droits de congés annuels
  • Demandez à reprendre le travail en milieu de semaine; votre reprise sera moins difficile car la première semaine ne sera que de 2 jours ou 3.

Comment procéder

Il faut envoyer un courrier en recommandé avec accusé réception, stipulant que vous validez votre droit à la pause allaitement à l'aide des articles du Code du travail suivants:

  • L.224-2: Les mères allaitantes disposent d'une heure par jour pour allaiter pendant les heures de travail un an à compter du jour de la naissance.
  • L. 224-3: L'allaitement peut être permis dans l'établissement pendant cette durée quotidienne, et seulement pendant ce temps-là.. un local idoine peut être mis en place suivant l'importance et la nature des établissements. C'est à dire qu'une nounou peut vous amener votre enfant au travail, et le reprendre à la fin de la tétée.
  • L.224-4: on peut exiger des chambres d'allaitement dans ou à proximité des établissements employant plus de 100 femmes de plus de 15 ans.

Il faudra vous appuyer sur un certificat médical du pédiatre ou médecin généraliste indiquant que vous allaitez votre enfant; ce certificat sera à renouveler chaque mois au cours de votre allaitement;

Je vous encourage à rappeler qu'il s'agit de deux demi-heures, une par demi-journée, à vous de lui proposer un autre arrangement comme partir une heure plus tôt (pour gagner une tétée) ou cumuler avec la pause déjeuner (pour aller chez la nounou donner le sein à votre enfant; Et NON cela ne perturbe pas les enfants de voir leur maman et téter au sein durant le déjeuner...)

Quand l'employeur renacle

Ne vous attendez pas à ce que l'employeur soit très content;

Parfois il vous dira que ce congé allaitement valait pour le début du 20e siècle, NON le code du travail est toujours actuel;

Il vous dira que cette heure ne sera pas payée; exact, c'est au bon vouloir de l'employeur. Pour vous conforter, sachez que cette heure quotidienne, non rémunérée, vous "coûtera" bien moins que les boîtes de lait artificiel, bien moins que les visites pour maladies de vos enfants (s'ils sont sevrés, ils tomberont + souvent malades);

Il vous dira qu'il est hors de question de tirer votre lait dans le magasin; bien sûr, vous n'alliez pas utiliser votre copain ce tire-lait devant les clientes...

Il vous dira qu'il est hors de question d'installer une salle d'allaitement; selon le nombre d'employées, il pourrait y être obligé (consultez la législation dans notre dossier) mais à ce stade-là,souvent il y a une infirmerie qui pourra vous accueillir;

Vous avez l'argument final si vous dites que vous profiterez de votre pause allaitement POUR faire venir votre enfant et l'allaiter sur place; à utiliser en dernier recours, mais à ce stade-là, on obtient assez vite la pause allaitement soit pour tirer son lait, soit pour aller nourrir l'enfant chez la nounou.

Plein d'autres éléments qui seront mis en ligne ultérieurement, nos anecdotes, vos histoires!

 

Le pire des cas

Plusieurs conversations avec des mamans m'ont permis hélas de voir que les employeurs ne sont pas tous très compréhensifs même si vous êtes dans votre bon droit. Par manque d'information souvent; maintenant que vous connaissez la loi, faites la connaître. Par manque d'intérêt souvent, par manque d'envie d'essayer d'intégrer la vie maternelle au travail aussi. Parfois votre grossesse les a "gênés", alors que dire d'un allaitement!

Si votre employeur décidément refuse votre droit, vous pouvez l'attaquer, ce sera une première, mais il faut quand même savoir que votre droit ne peut vous être dénié. Sinon, il reste quelques possibilités, si vraiment vous ne voulez pas essayer de vous défendre. Dans certains cas, on n'a pas d'autre choix que rester muselée.

 

Les propositions suivantes vous permettront de continuer à donner votre lait toute la journée si vous le souhaitez:

Première possibilité: disposez de votre temps de déjeuner pour exprimer votre lait;

Deuxième possibilité: pendant l'une des tétées du soir et/ou matin, prenez un tire-lait, qui se remplira de votre nectar lacté; réfrigérez ce lait qui sera donné le lendemain par la nounou.

Troisième possibilité: exprimer votre lait à la maison (manuellement ou avec un tire-lait) le soir et/ou le matin; réfrigérez ce lait qui sera donné le lendemain par la nounou.

Dernière possibilité: donner le sein du soir au matin en semaine, et que l'enfant selon son âge reçoive une alimentation diversifée midi et quatre heures avec un simple produit laitier type yaourt; l'enfant rééquilibrera ses besoins lactés avec les mises au sein.

 

Il est toujours mieux de préparer son employeur à l'avance,

mais allaiter et travailler étant un droit, vous pourriez prendre votre décision à la veille de reprendre le travail. J'ai la naïveté de penser qu'il faut le dire assez tôt; c'est quand même mieux!

Et aussi, expliquez bien à vos collègues combien l'allaitement est important, bénéfique pour vous, pour votre bébé! qu'une seule personne sur votre lieu de travail vous soutienne, et une large part de succès vous est garantie.