Espace allaitement > Le guide de l'allaitement > papa et l'allaitement

Guide de l'allaitement de la naissance au sevrage:Grand titre de l'article

Contact paternel - très inspiré de mon expérience :-) les couples homosexuels ne sont pas oubliés (autre page)

Nicolas et Florian notre troisieme enfant

Le rôle du père et l'allaitement:

Le rôle du père est de soutenir la maman allaitante, moralement et physiquement. La maman allaitante de jumeaux (ou plus) a d'autant plus besoin du soutien de son compagnon, que son entourage, bien souvent, se montrera sceptique quant à sa potentialité à allaiter à 100 %. Et que dire: d'aider à prendre de bonnes positions d'allaitement? de soutenir moralement? d'encourager les visiteurs à prendre le balai plutôt que vouloir donner le biberon?

Enfin, le contact paternel ne passe pas par le biberon. Une petite partie du psycho-affectif passe effectivement par l'alimentation, mais le père n'est pas réductible à une bouteille de lait; lui laissertrouversa paternité importe; câliner est du psycho-affectif; participer à la diversication à la cuillère aussi!



Introduction

J'ai vécu, malheureusement, ce cas, où tous les membres féminins de ma famille, qui n'avaient pas allaité, en plus, se montraient sceptiques, certes, mais aussi décourageants, à la limite de l'incorrection. "Mais ils sont tous aussi désagréables, dans ta famille, ou quoi?" m'en a demandé, un jour, mon mari. Allez répondre à cela....

Je n'ai pas vraiment eu de réflexion du reste de mon entourage, sur le plan amical, là. Une amie m'a remis des documents édités en Belgique, sur les nourrissons en général, et qui mentionnaient quelques chapitres sur l'allaitement, plus détaillés et assez "humains". Il n'était nullement question d'allaitement des jumeaux, mais je disposais ainsi d'une petite littérature qui m'a paru plus "fouillée" sur le plan de l'allaitement que la littérature donnée en France. (Il faudra que je me renseigne pour les autres pays, pardonnez-moi si je n'en parle pas encore).

En fait, mis à part cette amie, mon cas a été plus ou moins éludé, car mes autres amies, copines que je connaissais à ce moment-là n'avaient pas allaité ; cependant, si elles étaient indifférentes à mon désir d'allaitement, elles n'étaient pas décourageantes, c'était un sujet qu'elles ignoraient sur tous les sens du terme. C'est en allaitant, que j'ai rencontré des mamans allaitantes (mais des mamans qui n'avaient eu qu'un enfant à la fois). Et c'est par la Webencyclopédie, et par un ouvrage de la Leche League, que j'ai eu témoignage que je n'étais pas un "dinosaure".

Pendant la grossesse :

Chaque réflexion mettant en doute le potentiel d'une maman à allaiter influe sur le moral, et aussi, par effet psychosomatique, sur la mise en place de la lactation. Je veux dire par là, qu'une bonne lactation se prépare, par un bon mental, (outre le fait de préparer, éventuellement, ses mamelons-dossier Préparation des seins), par une joie intérieure qui est déjà là.

Le rôle du papa, déjà pendant la grossesse, est donc primordial.

Il est bien entendu que la décision d'allaiter a été prise à deux.

Quand vos bébés seront nés,le papa devra être très présent également.

Vos premiers "adversaires" seront sûrement le personnel de la maternité.

Entre ceux qui ne croient qu'au lait artificiel, parce que c'est pratique, parce qu'on peut faire la tournée de l'étage rapidement, parce que cela permet, pour le personnel de garde la nuit, de faire sa tournée, puis d'aller se reposer au lieu d'aller aider à la mise au sein, parce que les industriels du lait continuent à fournir les maternités en stocks de lait artificiel gratuitement bien qu'illégalement (notez que certaines maternités refusent ces stocks, refusent le complément artificiel pour le bébé allaité, et refusent les cadeaux naissance);

Ces "tours de lait" sont désormais interdits sur le plan législatif, un décret est enfin applicable, qui ne fait que interdire ce qui l'était déjà depuis 1989!

et entre ceux qui professent des compléments protocolaires, que les nourrissons aient de bons "dextro" ou non, parce qu'ils pèsent moins de xx kg, ou qu'ils prennent peu de poids les premiers jours, il "faut" des compléments protocolaires.

Enfin, "allaiter des jumeaux c'est impensable" même pour le corps médical (Tout au moins pour ce que j'en entends en France, qui me paraît être un pays arriéré en matière d'allaitement de manière générale). Et quand ce n'est pas "impensable", "cela prend trop de temps, faites donc du mixte".

Parmi toutes les questions que ce comportement du corps médical au sens large, génère, une question me vient à l'esprit : comment peut-on "descendre" l'allaitement, le lait maternel, alors qu'il fournit des anti-corps, et prévient de nombreuses maladies et affections infantiles.


J'ai eu une information sur l'origine de certains de ces compléments protocolaires dans le livre suivant:

"Toutes les questions au pédiatre" du Dr Antoine Galland chez Albin Michel réserve six pages à l'allaitement (il s'agit d'une sorte de guide médical qui suit l'enfant de la naissance à l'adolescence):

"Il est préférable de ne pas compléter le sein par la prise d'un biberon. Des biberons de complément de lait ou d'eau sucrée sont donnés dans beaucoup de maternités. Cette habitude ancienne qui repose sur la crainte d'une hypoglycémie (chute du sucre sanguin), est infondée."

Il y a quelques points qui me gênent par contre dans ce chapitre, c'est : le nettoyage des mamelons avant la tétée (le mamelon perd alors son odeur dont a besoin Bébé) et la possibilité de donner un biberon de lait artificiel si on sort un soir. Je trouve que la maman peut aussi bien tirer son lait avant de sortir, pour qu'un tiers le donne à la tasse, à la cuillère, ou tout autre dispositif différent de l'ensemble biberon+tétine. Cette réflexion n'engage que moi, néanmoins je sens le besoin de le préciser.

A lecture de ce livre, en début 2000, j'avais récemment présenté mon soutien à des futures mamans de jumeaux souhaitant allaiter; l'une d'elle se montra "fort heureuse" de me rencontrer car elle avait dit à son médecin qu'elle allaiterait ses jumeaux, et le médecin avait dit: oui, mais il vous faudra accepter des compléments artificiels!!!!

Bravo, chapeau à ce praticien qui semble deviner à l'avance la quantité de lait des femmes! c'est de l'humour noir, car on sait bien que le lait industriel diminue et coupe la lactation, et que c'est la mise au sein des pitchouns qui entraînera la sécrétion idoine en qualité et quantité! le croiriez-vous? les industriels du substitut du lait maternel eux-mêmes disent que le mixte est dangereux pour la lactation et entraîne une baisse de la sécrétion lactée!! mais c'est écrit en tout tout petits caractères, et dans les magazines pour médecins!

Papa: votre rôle sera d'épauler la maman, quand elle se sentira découragée, car personne ne répond à ses coups de sonnette (parfois parce que la seule sage-femme allaitement est débordée ; parfois parce que la seule sage-femme allaitement n'est pas de garde pendant plusieurs jours, ou qu'elle est malade, et que personne d'autre n'est assez compétent) ; parce qu'une infirmière vient la voir tous les jours pour lui demander si elle a enfin du lait . "Quoi, toujours rien ? Mais vous n'aurez rien, là c'est trop tard...." ; parce que le personnel dira, répètera : mais faites du mixte, vous y perdrez moins de temps....

Le sceptiscisme de votre entourage amical, familial est tout aussi dévalorisant et minant pour la maman allaitante.

"Grâce" à cette génération "lait industriel", post deuxième guerre mondiale et bien après encore, une voire deux générations d'enfants n'ont pas été allaitées. Comment trouver la compréhension de notre envie d'allaiter ? Comment trouver la compréhension de renouveler ce geste universel, naturel, instinctif, qui remonte à l'origine de notre existence (sous notre forme actuelle ou juste avant).

Devais-je me retenir de montrer mon amour en nourrissant mes bambins? Devais-je leur refuser une alimentation des meilleures, car la plus équilibrée, répondant exactement à leurs besoins? Devais-je priver mes bambins de moments privilégiés, où je les câline, où je les nourris et les couvre de bisous, de petits mots doux ? Devais-je me retenir de tisser des liens aussi forts que ceux qui nous lient tous les quatre ?

Parce que certaines personnes étaient sceptiques, "snobs" ? parce que cette génération refuse de comprendre ce geste qu'est l'allaitement, et tout ce que cela signifie, et tout ce que cela apporte? Jusqu'au moment où ces personnes ont l'occasion d'assister à une tétée, par hasard, qu'elles voient un bébé ou un bambin caresser mes cheveux, pendant la tétée, et ces personnes de s'extasier devant ce geste.....tout naturel, tout inné, tout renouvelé....

Un jour peut-être, votre compagne recevra une visite ou un appel téléphonique perturbant. Et puis toute la journée qui suit, voire le lendemain, chaque fois que l'un des bébés ou bambins pleurera, elle se dira : ça y est, je n'ai pas assez de lait. Et puis cela va la tracasser, la miner, la fatiguer.....

C'est à vous de guetter ces moments-là,pour les raccourcir au plus vite, de votre amour, de votre enthousiasme, et de votre confiance en vous tous.

Demandez donc à mon mari, les fois où je l'appelais sur son portable....Nous avons eu une note téléphonique assez salée, mais après coup, justement, cela valait le coup. Et puis, maintenant, mes bambins ont eu treize mois le 24 octobre, ils sont toujours allaités, à tous les repas (à quatre heures ils ont un fruit en plus, et le soir, leur alimentation est diversifiée avec tétée) et la confiance en moi est là. La confiance en nous tous, et la confiance surtout qui me permettra désormais de remettre les gens en place, et non plus doucement leur répondre que oui, ils ont peut-être raison.

A 22 mois à fin juillet 99, les enfants ont délaissé la tétée exclusive du matin, passant au jus d'orange, et CACAO au VERRE, et les 2 autres mini-tétées qui complétaient les repas, j'étais enceinte de Florian et le fait est que les enfants ne stimulèrent plus le lait- nous entrions dans un début de processus de sevrage naturel.


J'ai eu l'occasion de rencontrer des mamans allaitantes

(toutes n'avaient eu qu'un enfant la fois). Nous étions vingt environ, et nous n'étions que trois à n'avoir pas été allaitées. Il est vrai que avoir été allaitée signifie compréhension de sa propre mère, voire aide, soutien, conseils.

Si ces 17 femmes âgées de 20 à 40 ans environ (c'est du moins ce qui m'a paru) avaient été allaitées, cela ne veut pas dire que la majorité de leurs consoeurs l'a été. Bien au contraire, les femmes de cette tranche d'âge sont une partie de la génération "lait industriel". Rencontrer une telle "concentration" de mamans allaitantes était normal car il s'agissait d'une réunion de mamans allaitantes!!

Votre rôle sera de partager la tétée :

pourquoi ne pas câliner l'un des bébés, tandis que l'autre est allaité?

pourquoi ne pas changer un des bébés ?

pourquoi ne pas changer puis câliner un des bébés? je ne voudrais pas qu'on croit que je relègue le papa aux couches uniquement!

pourquoi ne pas donner la becquée à votre compagne, qui a peut-être envie d'un carré de chocolat, ou d'un morceau de fromage, ou d'un quartier de fruit ?

pourquoi ne pas prendre un des bébés et votre compagne qui allaite l'autre bébé dans vos bras, couvrir tout votre monde de bisous? C'est un des moyens qu'a Nicolas de partager nos tétées! Mon mari partage nos tétées en y assistant, en nous embrassant, ou en s'occupant du bébé qui ne tète pas. Une bonne partie de chatouilles, de bisous sur le ventre....

Je peux vous assurer du plaisir que j'ai d'entendre ces petits rires, cette complicité bébés-papa, le plaisir de cette complicité tous les quatre.

Si je vous disais que lorsque nous prenons Alexandre pour une tétée nocturne, quand Alexandre quitte mon sein, il se cambre, se retourne, et va se blottir contre son père assez souvent....Maximilien, cela dépend des jours, tandis que pour Alexandre, c'est quasiment à chaque fois.

Et les nuits, justement, parlons-en:

un premier bébé s'éveille, le papa peut se lever, faire le change (dans une semi-pénombre, cela est important pour que Bébé voit qu'il y a des périodes de lumière et d'autres de pénombres, première étape vers le jour et la nuit), puis apporter Bébé à la maman, qui allaite allongée dans le lit!

Croyez-moi, c'est moins fatigant d'allaiter allongée au lit que d'aller donner un biberon...au moins on peut se rendormir, même avec Bébé au sein;

Souvent, le petit frère ou la petite soeur s'éveille pendant la tétée du premier réveillé; le rôle du papa est alors de câliner et faire patienter Bébé, et là, je proposerais: toujours dans le lit parental. Mon conseil sera alors que papa et maman s'installent de façon que les bébés soient au milieu; c'est la meilleure des sécurités "morales" qu'on puisse avoir, "au cas où on se rendormirait" tous ensemble. Ne vous inquiétez pas de cette proximité, elle peut n'être que temporaire, c'est à vous parents, de décider.

Parfois, les deux bébés se réveillent en même temps...Vous avez le choix, alors, soit que l'un soit allaité et l'autre câliné par le papa (mais alors, si la situation se répète, je préfère évoquer ce point) alternez le premier mise au sein, que ce ne soit pas toujours le même (la même). L'autre possibilité est d'allaiter simultanément. C'est-à-dire installer chaque bébé à un sein; cela signifie de bien vous installer dans le lit, assise, câlée dans les oreillers. Je n'ai jamais été très "pour" l'allaitement simultané, il m'est arrivé d'y faire appel parfois depuis les 10 mois des enfants, mais pas trop souvent; on se partage déjà beaucoup, faut-il en plus, partager les tétées?

On peut sans trop de souci décider d'une tétée simultanée par exemple lors d' "urgences" ( et je considère que les réveils nocturnes simultanés peuvent en être), ou bien quand on a déjà plusieurs enfants aînés à charge (il y a des jumeaux qui naissent en 3e, 4e position....); c'est très personnel, et ne doit être jugé. On ne peut que mentionner sa propre expérience et laisser autrui décider.

Voir éventuellement le dossier des Positions avec schémas et photos de mises au sein, dont simultanées.

N'oubliez pas la diversification

Arrivera bien vite le moment d'introduire des aliments solides: jusqu'à leurs six à neuf mois, vos bébés peuvent être exclusivement allaités au sein. Ensuite, il vous appartient d'introduire un goûter, un dîner, un déjeûner. Un dossier a commencé d'être créé concernant ce sujet, mais vous pouvez me contacter directement si vous vous sentez désormais concernés.

Le papa va pouvoir aider, donner la cuillère si vous optez pour donner la cuillère, ou donner un coup de main (et de gant de toilette) si vous optez pour laisser vos bébés se servir tout seuls. Confère la diversification

Q - et si mon mari voulait donner un biberon.

R - Qui a dit que l'amour se prouve en donnant à manger?

La nourriture paternelle peut être parfaitement spirituelle. L'amour paternel ne passe pas par la nourriture, et donner un biberon .... c'est risquer de compromettre la lactation de votre compagne. Gardez en mémoire le fait que, un sein sollicité est un sein qui produit du lait. C'est le principe de l'offre et de la demande, illustré dans Une bonne mise en place de la lactation commence par ... Les 6 principes d'or

Enfin, surtout, pas de biberon !!!mais un autre dispositif

L'autre problème illustré ici, est la confusion sein/tétine. Il ne faut pas donner de biberon+tétine.

Une maman m'a demandé récemment: mais si je dois m'absenter un soir? je lui avais proposé le système suivant: si le papa souhaite vraiment nourrir une fois de temps à autre ses enfants, alors:

que la maman tire son lait, un peu avant par exemple ; et que le lait soit donné à la tasse, au coquetier, à la seringue, à la cuillère ou tout autre dispositif dès le moment qu'il ne s'agit pas du "biberon+tétine". Consultez le cas échéant le descriptif produit sur le dispositif Soft-Cup.

Je dirais ici, que mon avis personnel est que le père n'a pas besoin de la nourriture pour exprimer son amour, mais que tant qu'à souhaiter nourrir ses bébés, autant le faire au mieux, et sans tétine.


Enfin, la diversification pouvant commencer à 6 ou 9 mois, si l'allaitement maternel est poursuivi jusque là, le papa verra son rôle de père nourricier prendre toute sa signification. Et six, neuf mois, cela passe vite. Très vite.....